ObjectifNews dévoile le nom de la société de cinéma qui brigue Francazal…

et révèle les premières contradictions du projet.

Alors que l’avocat de la société « Raleigh Studios » confirme que celle-ci veut l’ensemble du site, le maire de Cugnaux affirme que studio et aéroport doivent coexister, tandis que la préfecture déclare que l’installation d’Atlantic Air Industries ne saurait être remise en cause.

« Raleigh Studios veut l’ensemble du site de Francazal pour un studio de cinéma »

le 07.06.2011 à 18h53 – ObjectifNews.com

 

Jacques Lavergne, avocat à Toulouse représentant la société américaine Raleigh Studios, dévoile le projet original de son client : installer sur l’ancienne base militaire de Francazal un immense studio pour le cinéma. Le dossier est désormais entre les mains du préfet.

Quelle a été la genèse de ce projet ?
C’est Bruno Granja, architecte basé à Cugnaux passionné de cinéma et client de mon cabinet, qui a eu l’idée géniale de transformer l’ancienne base militaire de Francazal en un studio d’enregistrement pour le cinéma. C’est le type de personne qui est capable de faire ouvrir toutes les porte. Armé d’un dossier et de plans, il a réussi à convaincre la société de tournage américaine Raleigh Studios à Hollywood de la pertinence de ce projet. Raleigh Studios possède déjà sept studios aux Etats-Unis et un studio à Budapest.

Quels sont les atouts du site de Francazal aux yeux de Raleigh Studios ?
Si la société américaine est très enthousiaste face à ce projet, c’est justement parce qu’il remplit tous les critères: la taille du site tout d’abord, 150 hectares. Les bâtiments  sont adaptés à leur activité; logements, bureaux mais aussi des hangars immenses et profonds qui sont idéals pour construire des décors. Par ailleurs, la société apprécie les sites naturels fabuleux de cette région française, dont les Pyrénées et la proximité de l’océan Atlantique et la Méditerranée. Des tournages extérieurs sont donc faisables dans de bonnes conditions. La piste d’avion du site de Francazal est aussi un atout; cela permettra une grande souplesse pour faire décoller les hélicoptères de tournage et amener les vedettes sur le site de tournage.

Si ce projet se réalise, combien de créations d’emploi sont envisageables ?
Environ 5000 employés pourraient être créés, et pas des emplois d’ingénieurs : hôtellerie et restauration, éclairagistes, menuisiers, costumiers, décorateurs… Une école de cinéma pourrait être créée pour former le personnel. De manière plus générale, l’impact en terme de tourisme serait également considérable.

Vous êtes devenu le représentant légal de la société, quel est votre calendrier ?
Le 11 mai dernier, nous avons envoyé la proposition de Raleigh Studios à la Préfecture. J’ai rendez-vous demain avec le secrétaire générale de la Préfecture pour parler de ce projet. C’est l’Etat qui maintenant doit donner sa réponse. Mon client est sur les starting-block: étude juridique, financière et architecturale en 2011, remise à niveau de la base pour les logements en 2012, et démarrage des tournages de films en 2013.

Pourtant, c’est une orientation aéronautique qu’a pris le site de Francazal, géré depuis peu par la société d’exploitation SNC-Lavalin. Une première société, Air Atlantique Industries, vient de signer avec le préfet une autorisation d’occupation temporaire…
SNC-Lavalin peut garder l’exploitation de la piste, mais nous voulons l’ensemble du site de Francazal, notamment au moins cinq hangars et le secteur qui compte les bureaux et logements. Il n’est pas opportun que cette société aéronautique reste. A l’Etat de faire son choix maintenant. S’il refuse de nous céder la majeure partie du site, nous irons créer un studio de tournage à Singapour et Midi-Pyrénées perdra un projet passionnant et extrêmement porteur en terme économique, social et culturel.

Propos recueillis par Agnès Baritou

Les propos de Jacques Lavergne ont été contredits par le maire de Cugnaux, Philippe Guérin, qui soutient également le projet d’installation d’un studio sur Francazal mais l’estime tout à fait compatible avec le développement d’activités aéronautiques. « La société de studios pourrait s’installer sur le secteur de 45 hectares qui n’est pas encore utilisé sur le site de Francazal », nous a-t-il expliqué le 7 juin. Le secteur exploité par SNC-Lavalin n’est pas concerné. Les deux activités pourraient donc être menées de front. »

Du côté de l‘Etat, la prudence est de mise. « Nous en saurons davantage demain lors de la rencontre avec les porteurs du projet, a déclaré une source proche de la Préfecture, dubitative sur la méthode utilisée par ces derniers. Il n’y aura aucun retour en arrière concernant l’installation d’Air Atlantique Industries sur Francazal: on a signé ! D’autres sociétés aéronautiques et d’autres secteurs ont également engagé des discussions concernant leur venue sur le site. »  Dans tous les cas, « la décision sur ce projet qui effectivement peut faire rêver sera prise au niveau quasiment ministériel ».

 

La première société à être hébergée sur l’ancienne base militaire, Air Atlantique Industries, a signé une autorisation d’occupation temporaire le 1er juin avec le préfet de Midi-Pyrénées Henri-Michel Comet, et le dirigeant de la société d’exploitation du site, SNC-Lavalin. Spécialisée en maintenance aéronautique, Air Atlantique Industries est aujourd’hui située à Nantes et Saint-Brieuc mais compte regrouper ses activités sur Francazal. « Nous déménagerons sur le site toulousain en septembre, ou nous occuperont deux hangars », a expliqué Didier Bernardeau, directeur d’Air Atlantique Industries. Objectifs : passer de 79 employés à 150 d’ici 2014 et doubler également le chiffre d’affaires (12 millions d’euros en 2010). Un plan de recrutement va être lancé, concernant essentiellement des mécaniciens avion.

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