Hervé Morin : « Francazal, l’affaire des élus locaux »

La Dépêche du Midi du 05/11/2009

Publié le 05/11/2009 03:48 | Recueilli par Cyril Doumergue

Aménagement. Le ministre de la Défense refuse d’interférer dans les discussions sur l’avenir du terrain.

Hervé Morin (2e à droite), a rendu visite aux dirigeants d'Oktal, une PME toulousaine qui conçoit des logiciels de simulation pour la Défense, l'aéronautique, le ferroviaire et l'automobile. Photo DDM, Michel Labonne.

Hervé Morin (2e à droite), a rendu visite aux dirigeants d'Oktal, une PME toulousaine qui conçoit des logiciels de simulation pour la Défense, l'aéronautique, le ferroviaire et l'automobile. Photo DDM, Michel Labonne.
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De retour d’une visite officielle au Brésil, en Argentine et au Chili, le ministre de la Défense Hervé Morin a fait étape à Toulouse, hier. Avant d’assister à une réunion des militants locaux du Nouveau Centre, il a visité les locaux d’Oktal, une PME toulousaine de 130 salariés qui met au point et intègre des logiciels de simulation pour la Défense, l’aéronautique, le ferroviaire et l’automobile. Nous avons profité de l’occasion pour l’interroger sur l’avenir de Francazal.

Selon vous, que doit devenir Francazal ?

Francazal, c’est une affaire qui concerne les élus locaux, sous la houlette du préfet. Je suis élu local, et je n’aimerais pas qu’un ministre vienne m’expliquer ce que je dois faire chez moi. L’État a un représentant dans le département, qui s’appelle le préfet, qui avec analyse la situation avec les services, discute avec les principaux responsables politiques de la région, et c’est à eux de déterminer ce qu’ils souhaitent. Nous, nous sommes dans l’attente du meilleur projet pour l’agglomération toulousaine.

Si les élus toulousains considèrent qu’il est nécessaire de maintenir cette plate-forme aéroportuaire, si cela a un sens, je n’ai pas du tout d’hostilité. Il y a un plan d’exposition au bruit qui est encore valable, il y a des infrastructures en état, avec quelques investissements à faire. Si ça permet de décharger Blagnac, très bien, si c’est pour faire de cette épine dorsale un moyen d’investissement économique, pourquoi pas, c’est aux élus de décider. Il y a deux ans, on entendait qu’il fallait d’abord et avant tout trouver de nouveaux espaces pour l’urbanisme et la construction. Si aujourd’hui, les élus décident que c’est avant tout le développement économique qui est prioritaire, je ne m’y oppose pas.

Le comité de pilotage, présidé par le préfet, a évoqué une continuation des activités aéronautiques, et la construction de logements.

Les deux ne sont pas incompatibles. Il faut trouver une synthèse.

Qu’avez-vous retiré de votre visite chez Oktal ?

J’ai été très heureux d’être dans cette entreprise, comme à chaque fois que je visite une entreprise française. À l’issue de la présentation faite par le directeur général d’Oktal, je suis intimement convaincu que la Délégation générale pour l’armement (DGA) doit continuer à faire un effort pour les PME. Elles sont extrêmement innovantes, et plus réactives que les grands groupes. Dans le cadre du plan de relance, notre ministère représente 40 % de l’effort budgétaire de l’Etat pour la relance de l’économie française. Nous avons créé un service spécifique au sein de la DGA pour soutenir les projets de développement des petites et moyennes entreprises. Dans le cadre du grand emprunt, j’ai proposé au Premier ministre de faire un effort en direction des PME. Oktal est un bel exemple, avec des ingénieurs jeunes. Cela me conforte dans l’idée qu’il n’y a pas de fatalité dans le déclin économique du pays.