Francazal : toujours la méfiance et la crainte

La Dépêche du Midi du 26/09/2010

L’article se termine par une interview du maire de Cugnaux à laquelle nous répondons dans le commentaire qui suit.

Publié le 26/09/2010 06:45 | Jean-Luc Martinez

Manifestation

Rassemblement, hier après-midi, devant l'ancienne base militaire de Francazal./Photo DDM, Michel Viala

Rassemblement, hier après-midi, devant l'ancienne base militaire de Francazal./Photo DDM, Michel Viala
Rassemblement, hier après-midi, devant l’ancienne base militaire de Francazal./Photo DDM, Michel Viala

Depuis que l’armée s’est retirée de sa base aérienne de Francazal, le 31 août dernier, le devenir du terrain militaire est au cœur d’une discorde entre opposants et partisans de la poursuite d’une activité aéronautique. Propriété de l’État, le site a fait l’objet d’une étude rendue publique par le préfet de la Haute-Garonne. La décision a été prise de maintenir une activité aérienne transitoire pendant deux ans, avant tout civile, pour l’aviation d’affaire. Rejetant cette proposition, quatre cortèges de manifestants ont convergé, hier après-midi, devant l’entrée de la base, située sur les communes de Toulouse et de Cugnaux. 500 personnes selon les organisateurs et 340 d’après le comptage précis des forces de gendarmerie, arboraient des banderoles, au-dessus desquelles flottaient des ballons, où il était possible de lire : « Non aux nuisances », « Fermons la piste » et « Non au deuxième aéroport ». Car pour les personnes présentes, l’inquiétude majeure reste de voir se développer à plus ou moins long terme un deuxième aéroport.

Le spectre du second aéroport

« Ce projet du préfet n’est pas viable », estime Bernard Gineste, président du collectif Francazal. « Nous sommes certains qu’il y a autre chose derrière et qu’on va droit vers un deuxième aéroport pour les lignes low cost notamment ». Un sentiment partagé par le vice-président Vert du conseil régional, Gérard Onesta, venu en voisin et à pied à la manifestation. « Je suis surpris de voir que nous sommes la seule force politique présente alors que tous les élus de gauche se sont opposés, il y a deux ans, à la création d’un nouvel aéroport », s’étonne l’élu d’Europe d’Écologie. « Je trouve aussi surprenant qu’aucune réflexion publique ne soit engagée alors qu’un terrain de 290 hectares est laissé libre aux portes de Toulouse. Le meilleur projet est celui qui serait porté par les citoyens mais on peut envisager la création d’un parc d’éco-industries ». Parmi les manifestants, une habitante de Portet-sur-Garonne s’est déplacée tout simplement car « c’est la première année que mes raisins blancs ne sont pas noirs et que je peux les manger ».


Divergences politiques

Ce premier vrai rassemblement d’opposition au maintien de l’activité aérienne à Francazal n’est pas jugé significatif par Philippe Guérin, maire radical de gauche de Cugnaux. « C’est une faible mobilisation ce qui me surprend pour une association qui revendique plusieurs milliers d’adhérents. Il y avait 145 000 personnes le week-end dernier pour les journées portes ouvertes d’Airbus. On voit à quel point le tissu aéronautique est plus important. Il s’agit là d’une affaire politique. Peu d’habitants de Cugnaux étaient à la manifestation. C’était les gens de mon opposition municipale ». Si les Verts participaient la manifestation, les élus communistes ont fait savoir notamment : « Nous dénonçons ce manque de concertation de l’État et demandons à la préfecture de procéder à une réelle étude de projets avec les populations ».

1 commentaire sur “Francazal : toujours la méfiance et la crainte”

  1. Le maire de Cugnaux à fait des déclarations qui appellent quelques précisions :

    – Le Collectif Francazal n’a jamais revendiqué plusieurs milliers d’adhérents. Il comptait, avant la manifestation, 1060 adhérents et 4500 signataires de la pétition pour la fermeture définitive de la piste.

    – Comparer la fréquentation d’une journée portes ouvertes d’Airbus à une manifestation de citoyens n’a pas de sens.

    – Contrairement à ce qu’on a pu rapporter, il y avait de nombreuses personnes de Cugnaux, mais cette remarque est sans intérêt pour une association intercommunale.

    – Quant à insinuer que cette manifestation est d’inspiration politicienne, c’est faire injure aux citoyens de toutes opinions qui défendent ensemble une cause légitime.

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