Un exemple pour les maires du secteur de Francazal

Des maires qui se mobilisent pour défendre les intérêts de leurs communes et de leurs concitoyens, ça existe !

Article de la Dépêche du midi du 10/11/2010

PUBLIÉ LE 10/11/2010 12:18 | RECUEILLI PAR EMMANUEL HAILLOT

Nouveau fuseau LGV : six maires en colère

canton de fronton

Le TGV devrait mettre Paris à 3h10 de Toulouse. Reste à en déterminer son  tracé.... / Photo DDM , archives

Le TGV devrait mettre Paris à 3h10 de Toulouse. Reste à en déterminer son  tracé.... / Photo DDM , archives
Le TGV devrait mettre Paris à 3h10 de Toulouse. Reste à en déterminer son tracé…. / Photo DDM , archives

« Un désastre ! ». Les mots désormais sont lancés sans hésitation. En pointant le petit laser rouge sur la carte projetée sur écran, Henri Miguel, maire de Saint-Jory s’arrête un instant sur sa commune. Le regard s’assombrit. Puis c’est l’avalanche de protestations : « Le nouveau fuseau proposé par RFF est une sombre aberration. C’est pourquoi nous nous unissons, nous, les maires des communes concernées pour prouver qu’il faut rester sur le fuseau D. Ce nouveau tracé est une catastrophe ». Lundi soir, à ses côtés, six maires du canton de Fronton, réunis à la mairie de Saint-Jory, ont également annoncé qu’ils se mobilisaient déjà contre ce nouveau fuseau (lire nos Repères) en mettant en avant les multiples impacts que l’installation de la ligne à grande vitesse ferait sur leur commune. Ils sont nombreux. Depuis les habitations potentiellement touchées, jusqu’aux bâtiments industriels, en passant par des espaces cultivés, le nouveau fuseau est très mal accueilli par ces maires qui d’une même voix lancent : « Désormais, nous nous positionnons comme les vrais représentants de la population. Nous ne laisserons pas ce tracé s’installer en ayant bien conscience de l’importance de cette ligne à grande vitesse pour laquelle le schéma précédent était beaucoup moins dommageable. Et c’est sans compter que les études faites en amont avaient démontré que le rapprochement de l’autoroute n’avait pas été jugé réalisable… », expliquent les élus qui viennent de demander, via le préfet, un rendez-vous avec le ministre en charge des transports, Jean-Louis Borloo.

FRONDE EN PRÉPARATION

Si au cours de la soirée, l’idée est revenue deux fois sur le tapis de bloquer, « s’il le fallait, le dépôt Total de Lespinasse », la vraie fronde commencera avec des réunions publiques dans chaque commune. Convaincus que cette nouvelle proposition de ligne reste « une idée loufoque », les maires feront tout pour convaincre leurs administrés de se lever contre. Certains riverains, en revanche, réunis en association, comme notamment L’Union pour laSauvegarde des Villages Sud, avaient déjà annoncé, via leur président, être « satisfaits du nouveau projet ».

Près de l’autoroute, ou plus loin, chacun accepte l’idée de mettre Paris à 3 h 10 de Toulouse. Mais à ce jour, tous se demandent toujours où et comment le passage du TGV se fera en Haute-Garonne. Un débat sur lequel l’État a annoncé qu’il tranchera en 2011 pour donner sa réponse en fin d’année. En attendant, un train de protestations est annoncé prochainement en gare de Saint-Jory, Castelnau d’Estrétefonds…

Le futur fuseau proposé par RFF, le long de l’A 20, pour le projet de ligne à grande vitesse (LGV) a provoqué des remous chez les maires des communes impactées.


Le chiffre : 4

Communes > Nouvellement concernées par ce fuseau. Il s’agit de Saint-Sauveur, Villeneuve-les-Bouloc, Bouloc, Bruguières.

« Dans ce débat nous sommes les représentants des habitants »


« Le fuseau D était moins dommageable »

Henri Miguel, Saint-Jory : « C’est 186 maisons impactées et des hectares sur la zone Euronord que l’on ouvre ces jours-ci. Le raccordement par le Nord de Saint-Jory allait de pair avec la mise à quatre voies pour un cadencement au 1/4 d’heure. Je ne suis pas sûr que RFF puisse financer la nouvelle voie annoncée et les quatre autres voies. Nous avons besoin de ce cadencement qui nous met à 12 minutes de Matabiau ! Le fuseau D correspondait à cette étude ».

Bernard Censé, Lespinasse : « Il s’agit là d’un vrai désastre. Si le TGV passe dans ce nouveau fuseau c’est 233 maisons d’habitations touchées, soit 507 habitants, et 75 bâtiments industriels. Rien de moins que 1 500 emplois ! C’est impensable ! ».

Philippe Petit, Saint-Sauveur : « Nous sommes concernés par la partie ouest de ce fuseau. 130 hectares dont 90 commercialisables sont touchés dans le cadre de l’extension d’Eurocentre. À l’Est ce n’est pas envisageable. La Zone industrielle est touchée. Sachant que nous avons un emploi pour deux habitants, les dégâts peuvent être considérables..»

André Gallinaro, Villeneuve-lès-Bouloc : « Nous sommes une petite commune très touchée alors qu’on ne l’était pas. Cinq entreprises pourraient être enlevées. L’impact est direct sur Eurocentre pour lequel le conseil général s’est beaucoup investi. »

Daniel Dupuis, Castelnau-d’Estrétefonds représentait le maire Louis Vidal : « On attend de savoir si un tunnel sera construit sous la commune. Sinon, c’est une centaine de maisons touchées et ça, non ! »

Philippe Plantade, Bruguières : « A ce jour, peu de maisons sont menacées directement mais il faut attendre les études au niveau sonore. En revanche, la partie basse vers Euronord est impactée. Si nous constatons que les dégâts sont importants, nous nous dresserons contre ».

Christian Faurie, Bouloc : « Nous sommes très peu touchés mais conscients du risque. Nous restons vigilants »

Pas de commentaires, en revanche de Marie-Hélène Champagnac, maire de Fronton, qui n’était pas associée à cette réunion : « J’attends d’étudier mieux le problème pour me prononcer, de voir si l’impact n’est pas trop fort auprès des vignerons et agriculteurs et aussi pour les Frontonnais… », avait-elle dit récemment.


Le chiffre : 4 voies ?

À saint-Jory > Toujours d’actualité ?. À la demande du ministre en charge des Transports, Jean-Louis Borloo, le nouveau fuseau que propose RFF contournerait Pompignan (82), à l’Est, puis s’écarterait vers la commune de Fronton et suivrait l’A20. C’est une bande de 1 000 mètres de large sur laquelle l’étude va être menée. Ce fuseau ne se raccorderait plus au nord de Saint-Jory, mais au sud. Impactant directement Lespinasse, il soulève aussi la question du contournement du dépôt de carburant Total pour lequel aucune réponse n’est donnée à ce jour. Il pose également le problème de la mise à quatre voies de Saint-Jory visant à réaménager le trafic TER, du fret, et l’infrastructure ferroviaire dans son ensemble.

 

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