Texte non paru au Journal officiel 468
MINISTÈRE DU LOGEMENT ET DE LA VILLE
MINISTÈRE DE LÉCOLOGIE, DE LÉNERGIE,
DU DÉVELOPPEMENT DURABLE
ET DE LAMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
Délégation à laction foncière
MINISTÈRE DU BUDGET, DES COMPTES PUBLICS
ET DE LA FONCTION PUBLIQUE
Direction générale des finances publiques
Service France domaine
Délégation interministérielle
pour le développement de loffre de logements
Circulaire du 6 mai 2008 relative aux nouvelles procédures
de cession du foncier public
NOR : MLVF0810573C
Le délégué interministériel pour le développement de loffre de logements, le délégué à laction foncière, le directeur général des finances publiques, à Madame et Messieurs les préfets de région ; Mesdames et Messieurs les préfets de département ; Mesdames et Messieurs les trésoriers-payeurs généraux ; Mesdames et Messieurs les directeurs régionaux de léquipement ; Mesdames et Messieurs les directeurs départementaux de léquipement.
Par délégation du Premier ministre, le délégué interministériel pour le développement de loffre de logements (DIDOL) vient de vous notifier le programme national de mobilisation du foncier public en faveur du logement et de laménagement durable. Ce programme a pour objectif de mettre en chantier, entre 2008 et 2012, plus de 70 000 logements sur les terrains mobilisés par lEtat et ses établissements publics.
Outre ses ambitions plus fortes, ce nouveau programme comporte quelques évolutions par rapport au programme précédent :
– la nécessité de limplication personnelle des préfets, responsables de la meilleure sauvegarde des intérêts patrimoniaux de lEtat et de la mise en uvre de la politique gouvernementale en faveur du logement, est affirmée avec force ;
– le programme est désormais établi selon des objectifs annuels de mises en chantier, ce qui implique de resserrer les délais des procédures autant quil est possible ;
– la volonté de favoriser sur ces terrains publics la réalisation de logements sociaux saccompagne de procédures visant à déterminer des estimations plus pertinentes du foncier destiné au logement social, en prenant des valeurs de référence du seul logement social, sur le même territoire et au cours des deux ou trois dernières années ;
– lengagement du Gouvernement en faveur du développement durable conduit à ouvrir désormais la possibilité dintégrer des objectifs de performances énergétiques et environnementales dans le cahier des charges des appels doffres.
1. Pilotage local du programme
Le Premier ministre a rappelé clairement lors du CIDOL du 28 mars 2008 que le programme de mobilisation des terrains publics comportait une obligation de résultats simposant à tous les services.
Pour que les cessions se fassent à un rythme soutenu, vous devez être, naturellement, le garant du bon déroulement de lensemble des opérations, ce qui vous autorise, le cas échéant, à prendre les mesures et dispositions qui vous apparaîtront nécessaires. Il est indispensable à cet égard que, sous votre autorité et votre impulsion, les services de lEtat coordonnent étroitement leurs actions et se mobilisent activement pour accélérer autant quil est possible les procédures, tant en leur sein et entre services que vis-à-vis des collectivités territoriales ou des établissements de coopération intercommunale concernés. A cette fin, vous aurez soin de réunir rapidement un premier comité de pilotage pour engager sans retard le programme notifié et assurer ensuite un suivi régulier – au moins trimestriel – de sa mise en uvre.
Réunissant sous votre autorité tous les acteurs de lEtat local, en particulier la DDE et les services locaux de France domaine, et, le cas échéant, les représentants des établissements publics ferroviaires RFF et SNCF, ce comité de pilotage doit être loutil de résolution des difficultés éventuelles rencontrées. Vous pourrez cependant, si nécessaire, recueillir lavis du Comité des acteurs fonciers de lEtat (CAFE) présidé par le DIDOL, ou du Conseil national de valorisation ferroviaire dont le secrétariat est assuré par le délégué à laction foncière (DAF).
2. Procédures de cession des terrains publics
Les procédures de cession des biens inscrits au programme peuvent relever de deux cas de figure distincts ; mais le resserrement des délais doit constituer un objectif impératif dans les deux cas.
2.1. Procédure accélérée pour les opérations simples
Lorsquil sagit de terrains situés dans des secteurs sans enjeu majeur pour le logement, ou sur lesquels le programme logement est inévitablement peu important, vous veillerez à ce que soient engagées immédiatement les procédures suivantes :
– constitution du dossier de vente (relevés de géomètre, diagnostics techniques...) ;
– évaluation par le service du domaine ;
– envoi de la DIA et purge du droit de priorité ;
– en cas de non-exercice du droit de priorité, lancement de lappel doffres.
2.2. Procédure applicable aux autres opérations
Pour les autres terrains, il doit être procédé au plus tôt à la constitution du dossier de vente, mais les autres phases doivent être précédées dune réflexion et dune concertation visant à optimiser au mieux le potentiel foncier cessible.
En effet, les terrains inclus dans le programme de cessions ne bénéficiant pas toujours dune constructibilité déjà reconnue dans les documents durbanisme en vigueur, il est nécessaire que vous vous attachiez, avec lappui de vos services, à proposer un cadrage raisonnable pour lutilisation de ces terrains publics.
Il ne sagit pas, dans cette hypothèse, darrêter un programme daménagement et de construction précis, ne serait-ce quen raison des modifications des documents durbanisme éventuellement nécessaires, mais dapprécier la meilleure utilisation possible des terrains cessibles. Pour ce faire, vous pourrez vous référer aux besoins de logements, notamment sociaux, de la commune concernée et vous appuyer sur la constructibilité conférée aux parcelles situées dans le secteur de lemprise publique.
Vous déterminerez les procédures les plus adaptées pour vérifier lacceptabilité de ce cadrage par la collectivité locale. La solution la plus satisfaisante serait de formaliser dans un protocole foncier le programme retenu et lengagement de la collectivité de modifier en conséquence son PLU. Cependant, vous vous efforcerez de tenir un calendrier permettant de notifier la DIA dans le délai de dix mois en règle générale, les opérations les plus complexes pouvant justifier un délai plus long de lordre de dix-huit mois.
A cet égard, jattire votre attention sur le fait quune mise en chantier programmée pour une année donnée nécessite couramment un transfert de bien un ou deux ans auparavant, voire plus pour des sites particulièrement complexes.
Dans cet esprit, lorsque le site suppose une opération daménagement préalable relativement conséquente ou lorsque des difficultés se présentent pour faire partager par la commune la vision de lEtat quant à loptimisation de ce potentiel foncier public, il peut être très utile de faire réaliser des études de faisabilité. De même, vous aurez soin de disposer au plus tôt des éléments de diagnostic pertinents quant aux questions de pollution des sols ou darchéologie préventive.
Vous pourrez faciliter ces démarches en recherchant les solutions les plus adéquates pour les conduire en partenariat avec la ou les collectivités territoriales intéressées. Pour ce qui concerne les biens relevant du MEEDDAT, vous pourrez vous adresser à la délégation à laction foncière pour mobiliser les crédits du compte daffectation spéciale « gestion du patrimoine immobilier de lEtat » dans les conditions de droit commun et à la MRAI pour les terrains du ministère de la défense. En cas de besoin, vous pourrez saisir le délégué interministériel pour le développement de loffre de logements qui consultera le comité des acteurs fonciers de lEtat.
3. Purge du droit de priorité
Selon les dispositions de larticle L. 240-3 du code de lurbanisme, lEtat et les sociétés dont il détient la majorité du capital, ainsi que les établissements publics VNF, RFF et SNCF sont tenus de notifier à la commune ou à létablissement public de coopération intercommunale compétent leur intention daliéner leurs biens et droits immobiliers et den indiquer le prix de vente tel quil est estimé par le service du domaine.
En vue détablir cette évaluation préalablement à la purge du droit de priorité, France Domaine définit la charge foncière applicable aux logements sociaux du programme, par référence aux cessions de charges foncières du logement social enregistrées dans la même zone ou sur des territoires comparables, au cours des deux ou trois années précédentes. A cette fin, France Domaine disposera des éléments des différentes bases de données et des informations détenues par la DDE.
En cas dapplication de la méthode par comparaison, cette charge foncière sera appliquée à la seule part de SHON de logement social dans lensemble du programme.
En cas dapplication de la méthode du compte à rebours, cette charge foncière sera prise en compte dans le calcul des recettes prévisionnelles du bilan pour la seule part de SHON de logement social dans lensemble du programme.
Par ailleurs, les procédures de décote définies par la circulaire DGUHC-France Domaine du 19 septembre 2006 continuent à sappliquer pour le logement social.
4. Mise en concurrence
Lorsque la commune ne fait pas usage de son droit de priorité, la cession est réalisée selon une procédure de mise en concurrence (art. R. 129 du code du domaine de lEtat). A titre exceptionnel, lorsque les intérêts recherchés par lEtat sont mieux préservés par une opération de cession de gré à gré, la cession peut être réalisée dans ce cadre (art. R. 129-5 du même code). Le recours à des cessions de gré à gré doit être justifié par leur caractère particulier (terrains enclavés, opérations de démolition-reconstruction avec faible densification, etc.). Dans tous les cas, la cession ne peut être réalisée en deçà de la valeur domaniale.
Les préfectures et les directions de léquipement adresseront au service du domaine les éléments utiles à la rédaction du cahier des charges dappel doffres.
4.1. Consistance physique du programme
Selon les modalités prévues aux paragraphes 2.1 et 2.2 ci-dessus, vous indiquerez les éléments essentiels du programme concernant la constructibilité globale exprimée en SHON, le nombre de logements, la part des logements sociaux et, le cas échéant, les autres éléments de programme.
Vous apprécierez la possibilité et lopportunité de préciser la ventilation des logements locatifs sociaux par catégories (PLAI – PLUS – PLS) et la typologie souhaitée des logements (T1, T2, T3, etc.).
Pour préserver une certaine souplesse, vous pourrez fixer des minima à atteindre, notamment pour la réalisation des logements sociaux, étant souligné que lengagement pris par le candidat dans son offre sera transcrit dans lacte de vente, pour permettre lappel dun complément de prix lié au non-respect avéré des éléments du programme imposé ou pour tenir compte de la réalisation dun programme supérieur à celui envisagé lors de lacte de vente.
4.2. Contenu qualitatif du programme
Le Gouvernement souhaite encourager la promotion dopérations exemplaires en terme de qualité et de développement durable. Cest également la volonté de beaucoup de collectivités territoriales qui font largement usage de leur droit de priorité dans le but de maîtriser directement ces opérations.
Cette orientation qualitative ne doit pas prévaloir sur les deux autres objectifs dimportance équivalente, la juste valorisation du patrimoine public dune part et la réalisation aussi rapide que possible des 70 000 logements prévus sur ces terrains publics dautre part.
4.2.1. Normes qualitatives obligatoires du programme
Les appels doffres pourront intégrer désormais des objectifs mesurables de performances énergétique et environnementale, obligatoires pour lensemble des candidats.
Les offres qui ne correspondraient pas à ces objectifs devront être écartées après avis du DDE.
4.2.2. Eléments dappréciation complémentaires
Au-delà des normes obligatoires, il peut se révéler utile, dans certains cas, de tenir compte dautres éléments qualitatifs, tels que linsertion dans le site ou les formes urbaines par exemple, comme mentionnés dans la note technique diffusée le 17 avril 2007 par la DAF et France Domaine, jointe à la présente circulaire.
Selon les modalités définies dans la note technique susmentionnée, les offres sont classées en fonction des critères qualitatifs prévus dans le cahier des charges.
La cession est consentie par le préfet au bénéfice du mieux-disant qualitatif, aux conditions financières fixées par le trésorier-payeur général. Toutefois, lorsque la proposition financière du mieux-disant qualitatif est inférieure à la meilleure offre de prix résultant de la procédure de mise en concurrence, la cession est autorisée par le ministre chargé du domaine, après avis motivé de la Commission pour la transparence et la qualité des cessions du domaine immobilier de lEtat, dès lors que la meilleure offre de prix est égale ou supérieure au seuil fixé par larrêté (en cours de modification) du 20 octobre 2005 portant création de ladite commission. Dans le cas où la meilleure offre de prix est inférieure à ce seuil, le préfet ou le trésorier-payeur général peuvent également, sils lestiment opportun pour la protection des intérêts patrimoniaux de lEtat, solliciter lavis de cette commission.
4.3. Opérations expérimentales
Pour quelques opérations dont la liste sera arrêtée prochainement, une procédure expérimentale sera mise en uvre dans laquelle le représentant de France Domaine fixera le prix de cession avec le mieux-disant qualitatif, sur la base de léchelle des prix proposés par lensemble des candidats et en fonction de lestimation domaniale.
5. Lien avec les contrats de mixité sociale
Pour les communes faisant lobjet dun constat de carence au regard de lobjectif de 20 % de logements locatifs sociaux fixé par la loi SRU, le CIDOL du 28 mars 2008 a approuvé la mise en place dune procédure de contractualisation spécifique visant à arrêter précisément, avec la commune, les moyens qui doivent être mis en uvre pour combler le retard constaté en matière de production de logements sociaux. Les terrains publics situés sur ces communes devront figurer dans ces contrats de mixité sociale avec lobjectif dy produire une part significative de logements sociaux.
En cas de non-respect par la commune du contrat de mixité sociale ou de refus de signer ce contrat, vous pourrez proposer de mettre en uvre les procédures prévues par larticle 1er de la loi du 13 juillet 2006 portant engagement national pour le logement (opérations dintérêt national). En outre, vous pourrez engager, en tant que de besoin, les procédures de déclaration de projet prévues par larticle L. 300-6 du code de lurbanisme afin, si nécessaire, de faire procéder aux modifications des documents durbanisme.
6. Poursuite de linventaire
Au-delà du présent programme, il nest pas douteux que des gisements fonciers existent encore qui doivent être identifiés par une démarche continue et plus incitative, tirant profit de la modernisation de lEtat et du processus de révision générale des politiques publiques.
Linventaire sera complété dans le courant de lannée 2008, suite à des décisions nationales, concernant notamment le ministère de la défense, et les établissements ferroviaires. Vous êtes invité à y contribuer pour votre département en mobilisant à cet effet votre comité de pilotage. Pour ce faire, en sus des informations que vous recueillerez localement, vous pourrez vous appuyer sur les « référentiels fonciers » régionaux, mis en uvre par la DAF, pour réaliser un repérage cartographique systématique des propriétés urbanisables de lEtat, des établissements publics et des collectivités territoriales.
Dores et déjà, en sus du programme 2008-2012 qui vous a été notifié, plus de 250 sites complémentaires, représentant plus de 1 000 ha, ont été répertoriés dans loutil extranet VIV@CITÉ que vous pouvez consulter. La mutation de ce foncier supposant souvent un processus complexe, vous pourrez engager dès à présent les phases de concertation et détudes, afin de maintenir la pression nécessaire à la mobilisation ultérieure de ces terrains.
7. Suivi du programme et compte rendu dexécution
Le Premier ministre attache une grande importance au suivi permanent du programme de cession. Vos services devront donc assurer une mise à jour continue de la base de données VIV@CITÉ (cf. note 1) .
Vous voudrez bien veiller à ces mises à jour et faire le point régulièrement, au moins chaque trimestre, de lavancement des procédures.
Fait à Paris, le 6 mai 2008.
Le délégué interministériel pour le développement de loffre de logements, J.-P. Beysson |
Le délégué à laction foncière, D. Figeat |
Le directeur général des finances publiques, P. Parini |
MINISTÈRE DES TRANSPORTS, DE LÉQUIPEMENT,
DU TOURISME ET DE LA MER
Délégation à laction foncière
La Défense, le 10 avril 2007
Objet : critères qualitatifs dans les procédures de cessions amiables des terrains de lEtat en vue de la construction de logements.
Référence : instruction du 11 mai 2006, relative à la mise en uvre du programme national de mobilisation du foncier public en faveur de la construction de logements.
Affaire suivie par Arnaud Longé, DAF, tél. : 01-40-81-78-25, télécopieur : 01-40-81-78-.29, courriel : arnaud.longe@equipement.gouv.fr.
Pièce jointe : 1 fiche méthodologique ; intranet : http://intra.daf.i2.
Le délégué à Mesdames et Messieurs les préfets de département (directions départementales de léquipement).
Les modalités de mise en uvre du programme national de mobilisation du foncier public en faveur de la construction de logements ont fait lobjet dune instruction conjointe DAF/France domaine du 11 mai 2006 définissant notamment les démarches préalables à la mise en vente des terrains ainsi que les modalités de leur cession.
Cette instruction préconise notamment, lorsquun terrain a fait lobjet détudes amont et de la pré-définition dun programme approuvé par la collectivité locale, lélaboration dun cahier des charges de cession comprenant des clauses sur le programme à respecter, exprimées notamment en nombre de logements, en m2 de SHON, et en répartition par types de logements (sociaux ou non sociaux). En outre, elle prévoit la possibilité dintroduire dans le cahier des charges des critères liés à la qualité du projet à réaliser.
La fiche méthodologique ci-jointe donne un cadre à lintroduction de ces clauses et critères, et explicite la procédure de choix de lacquérir en cas dutilisation de critères qualitatifs dans une démarche de mise en concurrence. Cette fiche a été élaborée conjointement avec France domaine et vous est transmise dans le cadre de la collaboration locale entre les DDE et les services domaniaux sur la mobilisation du foncier de lEtat.
Les cas pratiques étant à ce jour encore peu nombreux, il vous est demandé de faire remonter à la délégation à laction foncière toute information ou question portant sur les cessions qui seront mises en uvre en application de cette démarche nouvelle. Celle-ci sinscrit dans la nécessaire conciliation entre les objectifs de valorisation du patrimoine de lEtat et la production de logements de qualité.
Le délégué à laction foncière D. Figeat |
Introduction déléments de programme ou de critères qualitatifs dans les procédures de cessions amiables des terrains de lEtat en vue de la construction de logements
La présente fiche méthodologique concerne aussi bien les cessions effectuées après mise en concurrence que les cessions de gré à gré autorisées en application de larticle R. 129-5 du code du domaine de lEtat. La partie 3 (« La procédure de choix ») explicite plus particulièrement, dans le cas des appels doffres, lincidence sur la procédure de choix de lacquéreur de lintroduction de critères qualitatifs dans le cahier des charges de mise en concurrence.
1. Lintroduction de clauses relatives au programme
Lintroduction de cette clause peut intervenir quand les acteurs locaux ont arrêté un programme prévisionnel en nombre de logements ou mètres carrés de SHOB, réparti entre logements libres et logements sociaux PLUS, PLAI, PLS, ou logements locatifs sociaux bénéficiant dune aide de lEtat en outre-mer. Le cas échéant, la composition par typologie (T1, T2, T3, etc.) peut également être arrêtée.
Cette démarche de définition dun programme nest pas directement liée au contenu du document durbanisme (PLU) en vigueur : soit elle sinscrit dans les règles de ce PLU, soit elle aboutit à la nécessité de le modifier pour permettre la réalisation du projet ainsi arrêté conjointement par lEtat et la collectivité locale.
Les conditions particulières de la vente peuvent indiquer que lacquéreur sengage à respecter le programme arrêté, qui peut être exprimé dans le cahier des charges selon les 4 indicateurs :
– SHON constructible estimée :
– nombre de logement ;
– répartition logements libres-logements sociaux (avec distinction PLUS-PLAI-PLS, autres) ;
– typologie des logements souhaitée.
Lindication de ces éléments de programme sera assortie de clauses de suivi et de sanction à adapter en fonction de la fermeté du programme souhaité :
– soit le programme est invariable, et il ne pourra être modifié que par des éléments extérieurs au candidat retenu, ou par des impossibilités techniques avérées ;
– soit le programme est assorti dune clause de souplesse pouvant contenir des minima, notamment en matière de réalisation de logements sociaux.
Dans un cas comme dans lautre, lengagement pris par le candidat au travers de son offre sera transcrit dans lacte de vente, notamment sous la forme de pénalités financières liées au non-respect avéré des éléments de programme imposés. Ces pénalités pourront être exprimées comme un montant rapporté au nombre de mètres carrés ou de logements sociaux manquants, le montant unitaire devant être suffisamment élevé pour dissuader lacquéreur de réduire le nombre ou le pourcentage (cas dopérations mixtes) de logements sociaux de lopération au profit de logements libres.
Par ailleurs, pour les opérations complexes, lacte de cession pourra intégrer une clause visant à demander à lacquéreur de verser un complément de prix dans lhypothèse où la constructibilité définitive savérerait supérieure à celle ayant servi de base à la fixation du prix de logements libres.
Afin de permettre un suivi du programme réalisé, et sa comparaison avec les engagements initiaux de lacquéreur, lacte devra également préciser que lacquéreur sengage à communiquer aux services de lEtat (domaine) les informations suivantes : arrêtés de permis de construire, déclarations douverture de chantier et dachèvement de travaux. Le service des domaine pourra sattacher les services de la DDE pour procéder à lanalyse technique du dossier de permis de construire.
Nota bene. – La présente fiche méthodologique, diffusée dans le cadre de la politique de mobilisation foncière pour le logement, est donc tournée principalement vers le respect dun programme de logements et de logements sociaux. Mais lEtat peut avoir, sur une opération donnée à dominante logements, des exigences en matière de mixité des fonctions urbaines, qui le conduisent à fixer dans le cahier des charges des éléments de programme sur des destinations différentes (commerces, activités, etc.)
2. Lintroduction de critères « qualitatifs »
Lintroduction de critères qualitatifs dans les procédures de dévolution des terrains de lEtat peut être utilisée aussi bien pour des opérations « complexes » nécessitant une réflexion de type opération daménagement, que pour des opérations plus siomples, mais pour lesquelles les acteurs locaux, souhaitent introduire des exigences particulières quant à la qualité du programme, ou aux publics visés par les constructions prévues, ou, enfin quant aux spécificités du site concerné.
La prise en compte de critères qualitatifs ne doit pas avoir pour conséquence de faire obstacle à lobligation de lEtat de valoriser son patrimoine au prix du marché correspondant au projet arrêté. Elle doit cependant faciliter la réalisation dun juste équilibre, préservant tout à la fois la volonté de réaliser des programmes de qualité et le souco de les placer dans les conditions économiques du marché. Un rapprochement du critère de prix et des critères relatifs à la qualité des projets et aux compétences des maîtres douvrage et gestionaires de logement locatifs sociaux doit donc contribuer à concilier ces différents objectifs.
Les critères concernés peuvent être classés dans les 2 grandes catégories suivantes :
a) Critères liés à la qualité du projet
Au regard de la réglementation applicable à la maîtrise duvre des opératins de logement social et afin déviter dalourdir et de renchérir inutilement la procédure de sélection, ladoption de critères qualitatifs ne doit pas conduire à des sortes de concours darchitectures implicites sur les opérations de construction, imposant, par exemple, des esquisses détaillées. Il est cependant souhaitable, notamment dans le cas dopérations daménagement complexes, de disposer de tout ou partie des éléments suivants susceptibles de constituer des critères dappréciation des projets :
– lintégration urbaine du projet (lien avec la ville et lenvironnement bâti, etc.) ;
– le parti général daménagement (plan masse, orientations générales...) ;
– les formes urbaines envisagées ;
– les orientations architecturales ;
– la démarche environnementale (développement durable, HQE...) ;
– la programmation de lopération, notamment en terme de logements (lorsque le programme na pas été arrêté précisément en amont de la consultation et les candidats sont sollicités pour formuler des propositions sur la définition du programme) ;
– la qualité du programme de logements et de logements sociaux (prestations, certifications, matériaux, équipements collectifs...) ;
– le délai de réalisation du programme.
b) Critères liés à la qualité des opérateurs
Par ailleurs, il pourra être jugé utile dapprécier également les qualités propres aux candidats, au regard par exemple :
– de la maîtrise douvrage (certification, planning ; organisation,...) ;
– du montage financier de lopération ;
– de la gestion envisagée (gestion de proximité, qualité de service, suivi social des familles.
Des exemples de critères sinscrivant dans cette dernière catégorie sont joints en annexe à la présente fiche méthodologique.
Les engagements « qualitatifs » pris par le candidat pourront être transcrits dans lacte de vente. Il pourra être demandé en outre au candidat retenu de sengager à associer la collectivité locale et la DDE dans le choix du maître duvre de lopération et la mise au point du projet architectural.
3. La procédure de choix après un appel doffre
introduisant des critères qualitatifs
3.1. Il appartient à France Domaine, représenté au niveau local par le Trésorier-payeur général, de choisir lacquéreur et détablir les actes de cession au profit de lacquérir quil aura retenu à lissue de la procédure dappel doffre, intégrant la démarche concertée exposée ci-dessous.
3.2. Afin de juger des dispositions « qualitatives » des offres, il est recommandé de constituer une commission associant au minimum les acteurs suivants :
– la collectivité locale ;
– le service local de France Domaine ;
– les services de lEtat chargés de lurbanisme et du logement, assistés sils le souhaitent par un architecte conseil ;
– tout autre service dont la présence apparaîtrait utile en fonction du projet et de la situation du site : ABF, administration cédante, etc...
Cette commission a pour vocation, à lissue dune (ou plusieurs) réunion(s) de travail, daboutir à un classement des offres en fonction des critères qualitatifs inscrits dans le cahier des charges. Elle formule un avis communiqué au préfet et au TPG.
Pour faciliter lharmonisation des appréciations et favoriser la transparence de sa décision, cette commission définira un barème de notation, pondérant les différents critères qualitatifs. Ce barème ser indiqué dans le cahier des charges, afin que les candidats en aient connaissance en préalable à la remise de leur offre.
3.3 France-Domaine procède au choix définitif de lacquéreur après avoir pris en compte lavis de la commission précitée. Il se réserve la possibilité de négocier le prix définitif avec le mieux classé au plan qualitatif. Dans tous les cas, la procédure de choix devra favoriser la transparence de la méthode vis-à-vis de lensemble des candidats.
3.4. Dans lhypothèse où le sercice local de France Domaine estimerait ne pas devoir retenir la meilleure proposition financière, il saisira, par lintermédiaire de ladministration centrale, la commission de transparence et de qualité des opérations de cession aux fins de connaître son avis quant aux choix envisagé.
Un exemple de grille danalyse des offres et dévaluation de leur qualité, basé sur un appel doffres ayant été mené en 2006, est joint en annexe.
ANNEXE I
EXEMPLES DE CRITÈRES « QUALITATIFS »
AUTRES QUE LES CRITÈRES ARCHITECTURAUX ET URBAINS
Liste non exhaustive
Critères liés à la capacité de la maîtrise douvrage :
– références et certifications éventuelles de la maîtrise douvrage ;
– organisation de la maîtrise douvrage ;
– planning prévisionnel de lopération.
Economie générale du projet :
– qualité du montage financier de lopération (plan de financement prévisionnel des logements sociaux, prix de cession des logements libres ou en accession sociale, sécurisation quant à léquilibre général du projet...) ;
– situation financière du bailleur social, du promoteur, de laménageur.
Autres critères :
– qualité de gestion des logements sociaux (gestion de proximité, accompagnement social des plus défavorisés, etc.) ;
– répartition prévisionnelle des contingents de réservation des logements sociaux au regard notamment du plan de financement prévisionnel.
ANNEXE II
EXEMPLE DE GRILLE DANALYSE DES OFFRES. –
APPEL DOFFRES POUR LA CESSION DU TERRAIN DE X
CRITÈRES DANALYSE DES OFFRES/ porteur projet |
OBSERVATIONS | OFFRE 1 | OFFRE 2 | OFFRE 3 | |
---|---|---|---|---|---|
Intégration urbaine (/5) |
Lien à la ville, à laménagement bâti, liaisons... | 3 | 2 | 0 | |
Esquisse daménagement (/5) |
Pertinence du parti daménagement | 3 | 2 | 0 | |
Formes urbaines (/5) |
Formes semi-denses, maisons de ville... |
3 | 2 | 2 | |
Orientations architecturales (/5) |
2 | 2 | 2 | ||
Critères qualitatifs. – Evaluation des offres et classement |
Démarche environnementale (/5) |
Principes du développement durable, HQE... |
3 | 3 | 2 |
Programmation logement (/5) |
Ambition de cohérence générale du programme de logements | 5 | 5 | 3 | |
Programmation logement social (/5) |
Ambition de qualité du logement social | 5 | 5 | 1 | |
Total (/35) | 24 | 21 | 10 | ||
Classement qualité |
1 | 2 | 3 | ||
Prix proposé | 1 000 000 | 1 200 000 | 800 000 Prix | ||
Classement prix | 2 | 1 | 3 | ||
Nombre total de logements |
130 | 177 | 174 | ||
Dont PLUS | 40 | 54 | 52 | ||
Dont PLAI | 0 | 0 | |||
Programme logements et hébergement |
Dont PLS | 10 | 30 | ||
Dont accession sociale | 20 | 19 | |||
Dont privé | 60 | 74 | 122 | ||
Parkings (nombre de places) |
185 | 254 | |||
Nombre de commerces | 500 m2 | 500 m2 | 5 010 m2Programme commerces | ||
SHON totale | 11 070 m2 | 14 200 m2 | 15 180 m2 |
NOTE (S) :
(1) Pour toute difficulté dutilisation de cette application : daf@developpement-durable.gouv.fr.