On pourrait s’en étonner car jamais la Grande Muette n’avait été aussi diserte, par la voix du commandant de la base, depuis la dissolution de celle-ci.
Mais cette réserve soudaine n’a rien de surprenant.
En effet, la mise en œuvre de la « solution aéronautique » à Francazal repose sur la continuité de l’activité de l’aérodrome, ce qui permettrait, selon ses inspirateurs, de conserver les servitudes et le plan d’exposition au bruit. Il y aurait un passage de témoin entre le militaire et le civil sans discontinuité et sans heurts.
Mais voilà, malgré l’empressement et l’obstination à préparer la reconversion de Francazal en 2ème aéroport, les deux années de maintien de l’armée sur le site accordées par l’Etat n’ont pas suffi à mettre sur pied un projet crédible : les entreprisses liées à l’aéronautique qui devaient s’installer sur le site et rendre viable l’aéroport d’affaires ne sont pas au rendez-vous.
Alors, conscient de l’échec, les décideurs embarrassés ont pris le 20 avril une vraie fausse décision, celle d’expérimenter le maintien de l’aérodrome pendant deux ans mais seulement à partir du 1er janvier 2011, le temps de trouver un gestionnaire. En attendant l’armée devait prolonger sa présence sur le site.
Aujourd’hui, il n’y a plus d’unité de l’armée de l’air à Francazal.
Depuis le premier septembre le trafic aérien aurait dû cesser. Les conditions de sécurité ne semblent pas réunies pour faire fonctionner l’aérodrome. Il doit être fermé. Au lieu de cela, la direction générale de l’aviation civile (DGAC) a prorogé la zone réglementée temporaire (ZRT).
De quel statut l’aérodrome de Francazal peut-il se prévaloir aujourd’hui ?
Bien sûr, toutes ces manoeuvres se sont faites dans l’ombre et dans un silence perfide, ainsi s’est tissé une situation pernicieuse et sournoise pour nous mettre devant le fait accompli : en réalité, pas de période de réflexion et de test d’efficacité-rentabilité, mais sournoise manoeuvre pour nous écarter de tout contrôle et de toute assistance « visuelle » dans ce débat. De la même façon, pas d’enquête publique car le préfet sait très bien que l’avis des populations est contre son projet et il préfère passer outre. Que tous ces messieurs n’oublient pas qu’ils sont sensés représenter la voix du peuple et que les représailles peuvent être très dures pour eux !!!