Urbanisme. Ces 280 ha aux portes de Toulouse resteront-ils destinés à l’aérien, à l’aviation d’affaires par exemple, ou seront-ils affectés à d’autres activités. Mais lesquelles?
Francazal, haut lieu de l’histoire de l’aéronautique toulousaine, civile et militaire, reconnu internationalement, restera-t-il un aérodrome? Ou bien tournera-t-on la page pour aller vers des activités plus terre à terre? Zone économique pour les entreprises, d’habitat, de loisirs?
Depuis l’annonce du départ de l’armée de l’air (en juillet 2008), un départ qui sera effectif le 1er septembre, Francazal fait l’effet d’un trou noir au bord de la Ville rose, qui se remplit de tous les fantasmes et de toutes les peurs, comme si ce grand vide annoncé donnait le vertige aux décideurs: l’État propriétaire en premier lieu, les élus des communes de Toulouse, Portet et Cugnaux qui se partagent le territoire militaire, et ceux des diverses collectivités amenées à se prononcer (Département, Région, Scot et Smeat…).
Tous font partie du comité de pilotage qui doit se réunir à la préfecture depuis le début de l’année. Mais, curieusement, le rendez-vous est sans cesse repoussé: le premier était prévu fin janvier, puis on a parlé du 17 février avant un éventuel 25 février, non confirmé par les services de la préfecture qui se contentent d’indiquer que le rendez-vous est repoussé, mais sans donner de date.
«Nous attendons la présentation par l’État de l’étude sérieuse qu’il a fait réaliser par l’urbaniste Christian Devillers et la DGAC (direction générale de l’aviation civile)», explique Philippe Guérin, maire de Cugnaux, «c’est la position, pragmatique, adoptée par notre conseil municipal lors de sa récente séance».
Riverains inquiets
Une séance animée par la présence du collectif d’associations qui voulait faire adopter une motion, refusée par le conseil. Les riverains de Cugnaux mais aussi d’ailleurs, Plaisance notamment, craignent que la poursuite d’activités aériennes n’entraînent de nouvelles nuisances.
«Craindre la venue du frêt aérien ou de compagnies low cost ici, c’est idiot», affirme Philippe Guérin: «La piste (1800 m) est trop courte pour accueillir de gros avions : l’A 400M par exemple ne pourrait décoller ou attérrir ici, et il n’existe pas de possibilité d’extension au-delà de 2000 m, alors qu’il faudrait 2 500 m pour des avions de ce type».
Reste l’idée de transférer l’aviation d’affaires de l’ancien aérodrome de Blagnac, qui a la faveur de Bernard Keller, maire de Blagnac et vice-président du Grand Toulouse, et de certains milieux économiques. Mais sur laquelle l’État reste, pour l’instant, bien silencieux.
La crainte d’une friche squattée
«Le 1er septembre, l’armée de l’Air s’en va. Si la zone n’est pas gardiennée et surveillée, il y a des risques qu’elle devienne une friche, voire un squat», s’inquiète Philippe Guérin, qui précise que Cugnaux dispose de 300 ha de réserves pour urbanisation, hors Francazal, dont 180 ha de Zad prévus. Francazal s’étend sur 280 ha, dont 145 sur Cugnaux, 80 sur Portet et 55 sur Toulouse. Y resteront le 1er régiment de Train parachutiste (sans avions), 4 avions de Météo-France et 3 hélicoptères de gendarmerie et protection civile.