L’adieu des mécanos du ciel à la maintenance des Fennec
Francazal. L’Escadron de soutien technique aéronautique quitte à son tour la base militaire.
Un dernier tour de piste, comme un baroud d’honneur. Les derniers mécanos du ciel, environ deux cents hommes, s’apprêtent à quitter à leur tour la base militaire de Francazal. Hier, en uniformes et en rangs cadencés, ils répétaient sous la pluie la cérémonie qui scellera la fermeture ce matin de l’Escadron de soutien technique aéronautique (Esta). Dans un hangar, débarrassé désormais des ateliers de réparation et des effluves de kérosène, un Fennec attendait seul l’heure du dernier hommage. Comme le dernier des Mohicans cet hélicoptère crânait dans sa superbe livrée de fermeture, spécialement peinte sur la carlingue pour l’occasion. Tout un symbole. Sur fond bleu azur, l’histoire de cette unité de maintenance et des plus prestigieux appareils de l’aviation militaire venus passer leurs « visites périodiques » y est écrite. De 1946 à nos jours, avec le Nord Atlas, dit « La Grise », le Nord 262 Frégate, les hélicos Pumas… C’est aussi vingt ans d’histoire des Fennec dans l’armée de l’air et 180 000 heures de vol » que l’on peut lire sur le flanc de cet hélico.
Fermeture programmée
L’escadron de l’Estac était la dernière unité de maintenance encore opérationnelle à Francazal, chargé de l’entretien des hélicoptères Fennec. Ces petits appareils légers bi moteurs, comparables aux Écureuils dans le civil, chargés d’effectuer des missions d’assistance et de sécurité, venaient ici y faire leur révision. Depuis la fin du mois de février, les quatre derniers hélicos ont quitté l’Esta qui aura ainsi effectué depuis sa création en 1989, 465 visites périodiques de maintenance. Désormais, ce service d’entretien ne sera plus du ressort du ministère de la Défense, cette tâche ayant été confiée à Europtère, une société civile. « On a voulu inscrire cette cérémonie de fermeture sous le signe de la continuité, en réunissant plusieurs générations de l’armée de l’air, qu’il s’agisse des anciens qui ont connu l’unité de maintenance ou des jeunes caporaux-chefs de l’école de Saintes qui perpétuent notre état d’esprit, la disponibilité et la sécurité au service des pilotes », indique le lieutenant-colonel Regnier, dernier commandant de cet escadron de soutien.
Le 5 mai dernier, la maintenance technique des hélicoptères Puma avait été transférée au Service industriel de l’Aéronautique avant que ne soit dissoute à son tour le 1er septembre 2 009 la base aérienne 101. Jour après jour, les hommes, les avions, les hélicos désertent le détachement air de Francazal. Il ne reste actuellement que 400 personnes sur site, du personnel de soutien, avant la fermeture définitive début septembre. L’État devrait annoncer prochainement quel sort il a réservé à l’avenir de Francazal.