Francazal creuse la piste aéronautique

20 minutes du 21/04/2010

Créé le 21.04.10 à 05h02
Mis à jour le 23.04.10 à 16h37  | 
Le collectif Francazal, opposé au maintien du trafic aérien, prépare sa riposte.
Le collectif Francazal, opposé au maintien du trafic aérien, prépare sa riposte./ A. Duquesnel / 20 minutes

Aménagement Le préfet présentait hier les différentes options envisagées pour la reconversion du site

L’armée de l’air continuera à exploiter la base aérienne de Francazal après le 31 août, date à laquelle elle devait initialement quitter les lieux. C’est l’une des annonces faites hier par le préfet de la Haute-Garonne, à l’issue du comité de pilotage sur la reconversion du site. Deux scénarios étaient étudiés : l’urbanisation de ces 280 hectares ou le maintien de la piste actuelle avec de l’activité aéronautique militaire et industrielle, ainsi que l’implantation de l’aviation d’affaires, aujourd’hui à Blagnac. « Nous avons décidé d’approfondir ce scénario, notamment sur les questions juridiques ou encore sur son équilibre financier. Mais il ne s’agit pas de faire un choix définitif. L’idée, c’est d’avoir une période transitoire d’un à deux ans maximum », assure, prudent, Dominique Bur.

Un maximum de 15 000 mouvements par an d’ici à 2030
Il s’est assuré du maintien de l’activité militaire jusqu’à la fin de l’année. Le temps de trouver un opérateur pour la gestion du site et de ses nouvelles activités, mais aussi de voir s’il est viable financièrement. Des sociétés de maintenance aéronautique seraient déjà intéressées pour s’y implanter.
Une décision loin de ravir les riverains, bien décidés à ne pas laisser se développer le projet. « L’aviation d’affaires, ce n’est que le début, après on va nous mettre le fret et le low-cost pour désengorger Blagnac », plaide Olivier, habitant de Plaisance-du-Touch, sous le couloir aérien. « Il n’y aura pas de fret, il ne pourrait pas se satisfaire d’une telle longueur de piste », affirme sans ciller le directeur de l’aviation civile sud. « En 2002, il y avait 30 000 mouvements d’appareils militaires par an. Le plan d’exposition au bruit de Francazal de 2008 fixe un maximum de 22 500 mouvements, notre objectif est d’atteindre le chiffre maximum de 15 000 d’ici à 2030 », poursuit Georges Desclaux. Les élus des collectivités en font d’ailleurs un préalable au maintien de l’activité. « Aujourd’hui, on nous propose un statu quo à minima. Nous voulons savoir quelles seront les conséquences environnementales de ce projet », réclame Philippe Guérin, le maire de Cugnaux. « Nous voulons que l’Etat donne des garanties aux gens sur le fait qu’il n’y aura pas de vols de nuit ou d’agrandissement des pistes », poursuit son voisin, Thierry Suaud, le maire de Portet-sur-Garonne qui organisera un débat public sur le sujet en mai.

Béatrice colin
site

Sur les 280 hectares de la base, l’armée en conserverait 60 pour ses activités. Près de 60 hectares seraient dévolus à l’implantation de sociétés liées à l’activité aéronautique, la piste et les hangars occupent les 160 autres hectares restants.

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