Est-il raisonnable de créer un aéroport à Francazal, en milieu urbain ?

En plus des nuisances sonores et de la pollution atmosphérique, il ne faut pas négliger les risques inhérents à la présence d’un aéroport en zone urbanisée. La liste des crashes s’allonge.

A Toulouse, c’est le deuxième aéronef qui se crashe au départ de Lasbordes en deux ans.

Sans compter l’atterrissage forcé d’un avion de tourisme à Saint-Orens, l’année dernière.

La Dépêche du Midi du 14/01/2011

Publié le 14/01/2011 07:24 – Modifié le 14/01/2011 à 15:04 | Claire Lagadic

Un crash d’ULM fait deux blessés graves à Toulouse

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L'ULM s'est embrasé après l'accident. Il ne restait plus qu'une carcasse carbonisée./ Photo DDM, Thierry Bordas.

L'ULM s'est embrasé après l'accident. Il ne restait plus qu'une carcasse carbonisée./ Photo DDM, Thierry Bordas.
L’ULM s’est embrasé après l’accident. Il ne restait plus qu’une carcasse carbonisée./ Photo DDM, Thierry Bordas.

Un ULM s’est crashé, hier après-midi, avec deux personnes à bord dans le quartier de la Terrasse à Toulouse. Le pilote et son passager ont été sérieusement brûlés.

Un ULM s’est écrasé avec deux personnes à bord, hier, en début d’après-midi, dans le quartier de la Terrasse à Toulouse. Grièvement brûlés, les deux hommes ont été conduits à l’hôpital de Rangueil. Il était autour de 14h15 quand les employés de la Maison d’enfants Ramel, située face à la BNP, ont assisté, impuissants, à l’accident. « L’ULM jaune est arrivé au-dessus de la banque, il volait bas, relate Denis Seguela, chauffeur, témoin de la scène. Son aile a touché quelque chose sur le toit de la banque et l’ULM a piqué tout droit sur la clôture de notre terrain. Il n’y a pas eu d’explosion mais une sorte de souffle. L’ULM était en feu. » Aussitôt, les personnes présentes se portent au secours des victimes. « On a sorti le passager et nous l’avons éloigné. On a utilisé des couvertures et un blouson pour éteindre le feu. On lui a enlevé le cache-col qui brûlait. » Pendant ce temps, d’autres s’occupent du pilote. « Il est sorti. On lui a mis aussi des couvertures et on a utilisé un extincteur pour éteindre les flammes. »

Les victimes ont rapidement été secourues par les sapeurs-pompiers. Grièvement brûlées, elles ont été conduites à Rangueil. Les enquêteurs ont établi un périmètre de sécurité avant de procéder à l’analyse des débris calcinés de l’ULM.

L’engin motorisé s’apprêtait visiblement à atterrir sur l’aérodrome de Lasbordes à moins d’1 km de là. Le pilote, Pierre Schmitt, un homme expérimenté, aurait pris à son bord un passager qui souhaitait prendre des images depuis le ciel. Sur place, Pierre Schlaifer, président des Ailes toulousaines, a dit sa tristesse. « Nous pensons très fort aux blessés ainsi qu’aux témoins qui ont été choqués. Les blessés doivent une fière chandelle à ceux qui les ont aidés. Ce type d’accident est très rare par rapport aux drames de la route. Je comprends que les témoins puissent être traumatisés ».

Thierry Cotelle, adjoint au maire, s’est lui aussi ému du drame. « Je tiens à féliciter les personnes de la maison des enfants qui ont eu les bons réflexes. » Pour lui, l’accident relance le débat sur le survol de ce secteur par les ULM de l’aérodrome de Lasbordes. « Nous allons regarder de plus près les plans d’autorisation. »

L’enquête devra déterminer les causes cet accident.


Polémique relancée sur l’aérodrome

Cet accident dramatique intervient moins de deux ans après le crash d’un ULM du même type, en mai 2008, entre les pistes de l’aérodrome de Lasbordes et le périphérique toulousain. Deux personnes, un instructeur expérimenté de l’aéro-club de Toulouse Midi-Pyrénées et son élève, le maire d’une commune ariégeoise, avaient trouvé la mort, carbonisés dans les débris.

Pour certains, ce nouvel accident relance la polémique autour de cet aérodrome. « Si les enfants avaient été là, que se serait-il passé ? » s’inquiétait hier un témoin du crash. Pour les riverains, « ce n’est pas étonnant. Depuis des années, on voit souvent cet ULM voler bas au-dessus du quartier. »

À sa création, il y a plus de 50 ans, l’aérodrome n’était pas situé dans une zone très habitée. Avec le temps, il s’est retrouvé cerné par des zones urbanisées. Depuis des années, des associations dénoncent des risques d’accidents tant au niveau des habitations que des voies de circulation comme le périphérique.

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