Touche pas à mon aéroport
Un nouvel article d’ObjectifNews révèle l’état d’esprit de la Préfecture concernant l’avenir de Francazal, qui peut se traduire par le surtitre que nous avons donné à ce billet.
Un nouvel article d’ObjectifNews révèle l’état d’esprit de la Préfecture concernant l’avenir de Francazal, qui peut se traduire par le surtitre que nous avons donné à ce billet.
Après avoir reçu les mandataires de Raleigh Studios, qui portent un projet de création de studio de cinéma sur le site de Francazal, la Préfecture émet un communiqué de presse, qui énonce le cadre dans lequel ce projet pourrait s’inscrire.
On relève que le projet – s’il est maintenu – devra se développer en cohabitation avec l’aéroport et que les hangars – qui étaient convoités pour la création et le stockage de décors – seront réservés à l’aéroport.
Alors que l’avocat de la société « Raleigh Studios » confirme que celle-ci veut l’ensemble du site, le maire de Cugnaux affirme que studio et aéroport doivent coexister, tandis que la préfecture déclare que l’installation d’Atlantic Air Industries ne saurait être remise en cause.
A la une de la Dépêche du Midi du 7 juin 2011
Après l’idée – modeste – du Parc des Expositions, écartée sans examen, voici un projet imposant de studios de cinéma.
Il s’agit du premier projet alternatif au tout aéronautique, susceptible de créer de nombreux emplois s’il aboutit.
Le Collectif Francazal accueille cette nouvelle avec intérêt et demande à être informé du projet avant de prendre une position a priori favorable.
Cette information s’accompagne de nombreuses interrogations :
La dépêche de l’AFP, publiée dès le 1er juin dans le Parisien.fr, rappelle qu’un collectif est opposé à la création de l’Aéroport de Toulouse-Francazal et a déposé une pétition qui a recueilli 5000 signatures.
La presse locale ne semble guère s’en soucier.
Quinze jours après l’annonce de cet événement dans Ouest France [lire], la Dépêche du Midi relaye l’information de la Préfecture [lire] et donne les réactions enthousiastes du directeur de l’entreprise.
Les employés de Saint-Brieuc qui ont reçu une proposition de mutation pour Toulouse à prendre ou à laisser dans une délai de 60 jours, sont beaucoup moins enthousiastes. « La plupart d’entre nous va refuser » [lire]. Et cela se traduira par une perte d’emploi.
On est rassurés : le maire de Cugnaux garantit que l’aviation d’affaires sera le seul apport de trafic sur Francazal.
Ne déclarait-il pas le 26 novembre 2008 : « Nous ne voulons pas de nuisances supplémentaires, donc pas d’aéroport de fret (d’ailleurs il existe un problème de longueur de piste) ni d’affaires, ni de tourisme. » ? [Lire la déclaration complète]
Alors, le tourisme et le fret, c’est pour quand ?
Et pourquoi passer sous silence le trafic d’hélicoptères qui est prêt à exploser, avec une première société, Air + Hélicoptères, qui a déjà pris place à Francazal ?
Le maire de Cugnaux annonce dans la foulée la création d’un observatoire citoyen sur Francazal.
Où peut-on le consulter : adresse, numéro de téléphone, site internet ?
Pour être correctement informé : pas de meilleur observatoire que le Collectif Francazal qui aura bientôt deux ans d’existence.
Lire l’article paru dans La Dépêche du 20/05/2001
Tandis que le Préfet, qui devait annoncer l’arrivée de trois entreprises à Francazal le 7 avril, n’a fait aucune nouvelle déclaration depuis cette date, Ouest France annonce la délocalisation d’Atlantic Air Industries à Francazal, provoquant des suppressions d’emplois sur l’aéroport de Trémuson.
Une certaine confusion règne dans la mise en œuvre de la solution aéronautique : les trois entreprises « retenues » ne sont toujours pas officiellement dévoilées, alors qu’une entreprise – Air Plus Hélicoptères – est déjà installée sans être passé par la « sélection » et qu’une deuxième – Atlantic Air Industries – s’annonce par voie de presse…
Publié dans Ouest France, le 14 mai 2011.
Les élus d’Europe Écologie-Verts de Toulouse ont demandé à la Ministre de l’Écologie de saisir la Commission nationale du Débat Public (CNDP), au sujet de la reconversion de Francazal.
Ils ont également invité leurs collègues de la Communauté urbaine à se joindre à leur démarche.
Les élus PS et UMP ont rejeté leur demande, le groupe PCF s’y est associé, tandis que le Modem s’est abstenu.
Pour sa part, La Ministre de l’Écologie à refusé de saisir la CNDP.
Nous avons remis cette pétition à M. le Préfet le jeudi 7 avril 2011.
La revendication de « fermer la piste de Francazal » reste d’actualité : les arguments économiques qui avaient emporté la décision ont fait « pschitt », mais les nuisances à venir dépassent toutes nos craintes.