Encore un crash à Lasbordes

Lorsque nous relayons ce genre d’informations, on nous reproche d’inquiéter inutilement la population, car « Francazal ne saurait être concerné par l’aviation de loisir, étant donné que les vols d’entraînement y sont interdits ».

Cet argument est faux : rien n’empêche l’aviation de loisir et l’aviation sportive d’utiliser Toulouse-Francazal, il suffit que les aéronefs de ce type n’y effectuent pas de vols d’entraînement.

Du reste, les premiers avions à s’être posés sur la piste du nouvel aéroport sont les avions des présidents des clubs de Lasbordes et, par ailleurs, on annonce, à Francazal, le départ d’une manifestation (Breitling) pour le mois de juin.

Petite précision : Les vols d’entraînement ne sont pas interdits par une disposition des arrêtés relatifs à l’ouverture de l’aéroport, mais seulement dans la publication technique SUP AIP 006/11, qu’une publication prochaine peut modifier : nous n’avons aucune garantie que cette restriction sera maintenue.

Sur la question de l’avenir de Lasbordes et du lieu de son transfert, on peut ironiser sur le refus des riverains, mais les grandes ambitions environnementales s’accommodent un peu trop facilement du maintien ou de la création d’activités génératrices de fortes nuisances en milieu urbanisé.

La Dépêche du 14/02/2011

Publié le 14/02/2011 09:19 | Philippe Emery

Deux crashes en un mois : quel avenir pour Lasbordes ?

urbanisme

Le 30 mai 2008 un ULM s'écrase en bordure du periphérique causant la mort de deux personnes, un pilote instructeur et son élève./Photo DDM, archives.

Le 30 mai 2008 un ULM s'écrase en bordure du periphérique causant la mort de deux personnes, un pilote instructeur et son élève./Photo DDM, archives.
Le 30 mai 2008 un ULM s’écrase en bordure du periphérique causant la mort de deux personnes, un pilote instructeur et son élève./Photo DDM, archives.

Après l’accident d’un avion de tourisme, jeudi, suivant le crash d’un ULM il y a moins d’un mois, l’avenir de l’aérodrome est-il menacé? Mais où le transférer ?

«Not in my back yard ». C’est-à-dire : « Pas dans mon arrière-cour », en bon français. Le phénomène est connu depuis de nombreuses années. Des riverains se plaignent des nuisances occasionnées par la proximité d’un aéroport, d’une autoroute, d’une usine. Mais lorsqu’il s’agit de déplacer ces structures au demeurant bien utiles, la levée de boucliers est encore plus forte.

C’est sans doute ce qui va sauver, encore quelques années, l’aérodrome de Lasbordes, en bordure de rocade, de plus en plus encerclé, et menacé, par l’urbanisation galopante du Grand Toulouse.

2 morts en 2008

à chaque accident, se repose la question du devenir de la piste dédiée aux petits avions de tourisme et à l’apprentissage du pilotage au sein de l’aéroclub, notamment pour les jeunes étudiants de l’Enac, Supaéro ou l’Ensica voisins.

Jeudi après-midi à 17h15, un Robin DR 400, appareil très répandu dans les aéroclubs, s’est écrasé au décollage, non loin de l’Hers, petit ruisseau situé entre la rocade et les pistes. Ses trois occupants ont été blessés légèrement. Une enquête est en cours sur les circonstances du crash par le fameux BEA, bureau d’enquête et d’analyse de la Direction générale de l’aviation civile. Ce même BEA qui a travaillé par exemple sur la catastrophe de Charm El Cheik en Egypte, mais qui planche aussi sur des accidents aux conséquences plus mineures.

à peine un mois plus tôt, le 13 janvier, c’est un ULM qui s’est crashé sur un terrain dans le quartier toulousain de la Terrasse. Pilote et passager étaient grièvement brûlés et blessés.

Cette « série » relance bien sûr le débat récurent sur la sécurité aux abords de la piste de Lasbordes. Même si le nombre d’accidents et incidents reste limité : une dizaine en un quart de siècle, dont un, doublement mortel, en 2008 (un maire ariégeois y avait trouvé la mort).

Les associations de riverains, comme l’APCVEB (association de protection du cadre de vie et de l’environnement balmanais), s’émeuvent régulièrement de la proximité du périphérique (plus de 100 000 véhicules/jour) ou du parking de Leroy-Merlin (130 m).

« La piste se situe dans la coulée verte de l’Hers, sacralisée zone naturelle protégée par le Scot, donc inconstructible », indique Alain Fillola, maire de Balma, « mais l’urbanisation de Gramont, Montaudran, Malepère, voire Saint-Orens amènera sans doute à reposer la question d’un aérodrome à cet endroit. Le déplacement reste un point senisble. Personne n’en veut près de chez soi ». Qu’est-ce qu’on vous disait ?


Le chiffre : 5

blessés> Dans deux accidents en un mois. Le 13 janvier un ULM s’écrase dans le quartier de la Terrasse. Pilote et passager sont grièvement blessés. Le 10 février, un Robin s’écrase au décollage, non loin de l’Hers. Les trois occupants légèrement blessés.

« Le problème de Lasbordes se pose avec acuité depuis une dizaine d’années, avec l’urbanisation qui progresse. La question d’un aérodrome à cet endroit se pose». Alain Fillola, maire de Balma

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