Publié le 14/01/2013 07:49 – Modifié le 14/01/2013 à 10:53
En prévision de la saturation de Toulouse-Blagnac à l’horizon 2030,
Francazal a vocation à devenir une piste de délestage pour l’aéroport
régional./DDM.
D’ici à la fin du mois de janvier, l’État remettra sur le marché les deux parcelles de Francazal, après l’échec de l’appel à candidatures du mois de décembre. On découvrira alors le véritable scénario de la reconversion de l’ancienne base militaire.
On connaîtra sans doute à la fin du mois de janvier les conditions dans lesquelles l’État remettra sur le marché les deux parcelles de Francazal, après l’échec de l’appel à candidatures du mois de décembre dernier. Entre les lignes de ce document administratif qu’il reste encore à écrire, c’est l’avenir de l’ancienne base militaire que l’on devinera. A quoi faut-il s’attendre ? «A ce jour, tout est ouvert», indique Henri-Michel Comet. Il n’exclut pas, d’ailleurs, que la contrainte culturelle, cette «faveur» accordée par le précédent gouvernement à Bruno Granja pour marquer son soutien à son projet de studios de cinéma, soit maintenue. A cette réserve près : «la surface de la parcelle dédiée à cette activité a peut-être été surévaluée», admet aujourd’hui le préfet de Haute-Garonne. Il suggère également qu’a priori, Francazal et son aérodrome n’ont pas vocation à accueillir un projet immobilier. «Mais de tout cela, nous discuterons en réunion interministérielle» conclut le représentant de l’État.
D’ici-là, M. Granja aura sans doute confirmé l’installation de ses studios en Ariège. Une aubaine… Devenu inutile, le marqueur culturel pourra être effacé et la base de Francazal repositionnée alors sur la vocation qui lui a été assignée : l’aéronautique.
Car en vérité, le scénario de la reconversion de l’ancien site militaire est écrit de longue date. Par méconnaissance ou par perfidie politique, le précédent gouvernement a rebattu les cartes en introduisant une embarrassante dimension culturelle dans un projet tout entier voué à l’avion, l’emblème industriel de Toulouse, son moteur économique.
Un spécialiste de la filière aéronautique locale l’avoue aujourd’hui : «la reconversion de Francazal s’articule autour de trois axes : les vols militaires des Transal, et bientôt de l’A 400M, la sous-traitance aéronautique, et enfin l’aviation d’affaires».
Une piste de délestage pour l’aéroport de Blagnac
Il révèle aussi ce qui est de notoriété publique dans le petit monde de l’aéronautique toulousaine : «A l’horizon 2030, l’aéroport de Toulouse-Blagnac sera saturé. Dans cette perspective, il s’est d’ores-et-déjà associé à SNC Lavalin et Vinci Airport, les deux candidats à la concession privée de l’ancien aérodrome militaire. Quel que soit le lauréat, Toulouse-Blagnac pourra contractualiser sous forme de joint-venture avec l’exploitant de Francazal…».
200 m de plus pour la piste de Francazal ?
Toulouse-Blagnac déroutera-t-il seulement l’aviation d’affaires sur l’aérodrome voisin, ou d’autres activités, comme le fret, les lignes régionales ? «Lavalin et Vinci Airport ont prévu tous les deux de prolonger la piste de Francazal de 200 mètres. A quels enjeux répond cet investissement ?», s’interroge un proche du dossier, qui soupçonne également les candidats à la concession de l’aérodrome de s’intéresser aux deux parcelles pour lesquelles l’Etat s’apprête à relancer un appel à candidatures.
Le chiffre : 15
millions> Passagers à Toulouse-Blagnac. A l’horizon 2030, l’aéroport régional devrait avoir doublé son activité qui s’établit aujourd’hui à 7,5 millions de passagers par an. Et atteindre son point de saturation. Dans cette perspective, Francazal servira de piste de délestage pour l’aviation d’affaires notamment, mais pas seulement sans doute, dont les cycles (décollages/aterrissages) seront exploités par l’aviation commerciale.
«Toulouse-Blagnac est associé à SNC Lavalin et Vinci Airport, les deux candidats qui briguent la concession de Francazal. Quel que soit le lauréat, l’aéroport régional pourra contractualiser avec le futur exploitant de l’aérodrome voisin».
Un spécialiste de l’aéronautique et de l’aviation toulousaines.
Trigano : «Pourquoi je crois aux studios»
Il fait partie des «Sages»…Homme politique depuis 42 ans, élu maire de Pamiers au premier tour des élections municipales de 2008, héritier d’une culture entrepreunariale familiale dont le Club Méditerranée ou le groupement de campings national Campéole constituent les signatures, André Trigano, 87 ans, confirme avoir engagé des discussions aujourd’hui très avancées avec Bruno Granja. Il explique son soutien à ce projet de création de studios de cinéma prévu initialement à Francazal, avant d’être évincé de l’ancienne base militaire.
L’implantation à Pamiers des studios de cinéma prévus initialement à Francazal est-elle une hypothèse sérieuse ?
Pourquoi ne le serait-elle pas ? C’est un projet très sérieux. Les discussions avec Bruno Granja sont aujourd’hui très avancées. Au rythme où vont les choses, Bruno Granja devrait disposer de toutes les autorisations dont il a besoin sous trois mois.
Vous avez pu examiner son dossier ?
Je suis élu depuis 42 ans et j’ai toujours fait de l’emploi et de l’économie les priorités de mon action politique. Depuis 2008, Pamiers est devenu l’un des bassins les plus dynamiques en terme de création d’emplois. Il se trouve également que je suis un entrepreneur. J’ai donc naturellement exigé de pouvoir consulter ce dossier que j’ai lu de la première à la dernière page. Je n’y ai relevé aucun défaut. Une étude sérieuse confirme les besoins insatisfaits de l’industrie audiovisuelle sur le territoire français, le business-plan est très équilibré, et Bruno Granja est adossé à un géant américain dont j’attends les lettres d’engagement. On a reproché au porteur du projet sa fragilité financière. Or à de rares exceptions près, une opération de cette ampleur n’est jamais bouclée financièrement d’emblée. Mais quand sa qualité est démontrée, des investisseurs se manifestent. Encore faut-il lui donner sa chance, et c’est ce que j’ai décidé de faire à Pamiers. Comme dans toute aventure industrielle, il y a des risques, mais la promesse d’emplois mérite qu’on les prenne. Je précise que je n’aurai aucun intérêt personnel dans cette affaire.
Vous croyez donc à la réussite des studios de cinéma à Pamiers ?
Bien sûr. Nous sommes à 40 mn de Toulouse, dans l’une des plus belles zones industrielles de la région située entre l’autoroute et la voie de chemin de fer, avec l’aérodrome des Pujols à proximité. En complément des studios, nous envisageons d’installer une école des métiers du cinéma et je vais faire appel pour cela à Martin Malvy. Nous pouvons créer quelque chose de très important ici, favoriser l’émergence d’une nouvelle filière dans un paysage régional mono-industriel. Je vais m’accrocher pour mener ce projet à sa réussite et démontrer qu’au moment où le gouvernement a fait de l’emploi une priorité nationale, Pamiers et l’Ariège savent faire.
Propos recueillis par Lionel Laparade
L’allongement de la piste de 200 m vers le nord-est me semble une utopie. Les cartes d’obstacles déjà publiées sont claires et montrent que l’impact sur la route de Toulouse et ses obstacles mobiles ne permet aucune dérogation sauf à installer des feux tricolores de chaque côté de l’axe de piste.
Certaines habitations entreraient dans la trouée et devraient soit être démolies, soit être « étêtées ».
Ensuite, l’indice PCN publié à 40 FBWT est faux. La mise à jour technique n’a jamais eu lieu (le T devrait être remplacé par un U).
Aucun vol de nuit ne doit être autorisé tant que l’alimentation électrique de secours à temps zéro du balisage n’est pas certifié. C’est la loi.