Une délégation des studios Raleigh a passé six jours à Toulouse

Six jours incognito !

Ils auraient tout de même rencontré les services de l’Etat, MM Malvy, Cohen, Guérin et Suaud – sans que rien ne filtre dans la presse !

« Le site, avec ses 45 hectares, les a naturellement satisfaits ». Ils ne sont donc pas inquiets de la proximité d’un aéroport en plein essor ?

Dans la Dépêche du Midi du 17/09/2011

Publié le 17/09/2011 07:18 | L.L.

Toulouse, future capitale mondiale du cinéma

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Toulouse, future capitale mondiale du cinéma

Toulouse, future capitale mondiale du cinéma
Toulouse, future capitale mondiale du cinéma

Le projet de studios de cinéma sur le site de Francazal se dessine. Une délégation américaine des studios Raleigh vient de passer six jours à Toulouse. Cette visite faisait suite à la signature, cet été, d’un protocole d’accord entre Raleigh et la future société d’exploitation des studios de Francazal.

Après deux mois d’un silence perçu quelquefois comme un signal de mauvais augure, Bruno Granja, porteur du projet d’implantation de studios de cinéma sur la base de Francazal, sort de la réserve dans laquelle il s’était lui-même retranché.

« La semaine dernière, révèle-t-il à « La Dépêche du Midi », une délégation conduite par Michael Moore, le patron des studios Raleigh, a passé six jours à Toulouse. Les Américains sont repartis ravis de leur séjour qui leur a permis de découvrir la base aérienne bien entendu, mais également la ville et l’agglomération de Toulouse et quelques-uns des plus beaux sites naturels et patrimoniaux de la région. Cette visite faisait suite à la signature, cet été, d’un protocole d’accord entre Raleigh et la future société d’exploitation des studios de Francazal dont je suis le patron », a indiqué Bruno Granja.

Le projet de grande ampleur révélé par « La Dépêche du Midi » début juin 2011 est donc lancé. « L’été a été ponctué par de nombreuses rencontres avec Raleigh à Los Angeles et de séances de travail avec les élus et les services de l’Etat », souligne M. Granja. « Après une posture de prudence qui se conçoit lorsque se présente pareil projet, le préfet Comet, Martin Malvy, président du conseil régional, Pierre Cohen, maire de Toulouse et président du Grand Toulouse et Philippe Guérin, maire de Cugnaux, sont aujourd’hui des interlocuteurs attentifs à l’évolution du dossier ».

Un dossier dont on connaît désormais les grandes orientations. Raleigh qui souhaite pouvoir disposer en Europe de structures de nature à accompagner son développement, apporte son savoir-faire aux studios de Francazal dont la major sera cliente. « Il faut bien comprendre que la société d’exploitation du site de Francazal qui s’étendra sur 45 hectares sera française », explique Bruno Granja, qui s’emploie désormais à la constitution du tour de table des actionnaires et à la finalisation du cahier des charges qu’il présentera au propriétaire de la base – l’Etat – cet automne. Si le projet est validé sous une forme qu’il reste à déterminer (vente, bail emphytéotique, convention…), le patron de la société d’exploitation et ses partenaires américains souhaitent pouvoir démarrer l’opération dès que possible. « Courant 2012 », espère Bruno Granja. De source extérieure au dossier, le projet pourrait mobiliser 100 millions d’euros d’investissement environ, dédiés notamment à la construction de structures et la réhabilitation de bâti existant. A l’horizon 2013, Toulouse pourrait alors devenir l’une des capitales mondiales du cinéma.


Projet de studios de cinéma : «Les Américains ont adoré Toulouse»

Une délégation conduite par le patron des studios Raleigh a passé six jours dans la région. Quel était le but de cette visite ?

Bruno Granja : La découverte, en premier lieu, du site de Francazal sur lequel nous envisageons d’implanter les studios. Il importait également aux Américains de connaître notre région.

Quelles ont été leurs impressions ?

Je crois pouvoir dire qu’ils sont repartis ravis. Le site, avec ses 45 hectares, les a naturellement satisfaits, mais ils sont également tombés sous le charme de Toulouse et de Midi-Pyrénées. Le cadre de vie, l’énergie et la jeunesse et les joyaux patrimoniaux qu’ils ont observés dans la Ville rose ont été perçus comme des atouts au service de l’activité industrielle qu’ils souhaitent accompagner ici. Nous leur avons également présenté quelques-uns des plus sites naturels et architecturaux de Midi-Pyrénées pouvant constituer autant de superbes décors naturels tout proches des studios.

Ils ont également rencontré les élus locaux ?

Nous avons naturellement organisé des rendez-vous avec les services de l’Etat, Martin Malvy, président du conseil régional, Pierre Cohen, maire de Toulouse et président du Grand Toulouse, Philippe Guérin et Thierry Suaud, maires de Cugnaux et de Portet-sur-Garonne. Les représentants des studios Raleigh savent qu’ils peuvent compter sur le soutien de la puissance publique et politique locale. De la même façon, Michael Moore a clairement confirmé à ses différents interlocuteurs l’intérêt que ses studios témoignent à notre projet.

Quel rôle joueront les Américains dans ce dossier ?

Les studios Raleigh comptent parmi les plus puissants d’Amérique du nord. Il s’agit d’une entreprise qui gère pas moins de 230 000 m2 de studios en Californie, en Louisiane, en Géorgie, dans le Michigan et à Budapest en Hongrie. Ils nous apporteront donc leur expérience et leur savoir-faire, du travail certainement, mais également leur image de marque. Car ce qui nous importe, c’est de nous installer rapidement dans le paysage cinématographique français, européen, puis mondial. L’an dernier, plus d’un milliard a été investi dans la production cinématographique en France, quand par ailleurs, le pays est en déficit de studios».


Le chiffre : 1,4milliard

> Investissement. En 2010, c’est la somme qui a été investie dans la production cinématographique en France.


Granja : «Je ne porte pas un projet bling-bling»

Bruno Granja le confesse. « Hollywood-sur-Garonne », cette appellation que l’on a donnée à mon projet, m’agace un peu. « Je comprends que la participation des studios Raleigh à cette belle aventure puisse renvoyer à l’imagerie bling-bling – paillettes, stars, champagne et grosses limousines – qui surgit spontanément à l’évocation de l’industrie cinématographique américaine, mais mon projet est avant tout une affaire économique et industrielle, avec des centaines d’emplois à la clé », précise le patron de la société d’exploitation des futurs studios de Francazal. Des emplois directs, dont la plupart peuvent revêtir un caractère social et contribuer à l’insertion d’hommes et de femmes jusque-là sans perspectives professionnelles. « Des studios de cinéma font appel à des compétences diverses, dans l’artisanat et les métiers manuels notamment. Dans la région, tout le monde ne peut pas obtenir un emploi dans l’aéronautique, la recherche, les technologies de pointe », déclare Bruno Granja, en ajoutant que « ce projet, c’est l’émergence, en Midi-Pyrénées, d’une nouvelle filière industrielle ».

Des emplois indirects également. En marge de l’activité cinématographique se grefferont d’autres projets. « Les Etats-Unis nous proposent un exemple dont nous pouvons nous inspirer, eux qui ont adossé à leurs studios des projets touristiques, hôteliers » qui irriguent également les régions où ils sont implantés. Enfin, conclut M. Granja, nous envisageons également de contribuer à l’enrichissement de l’offre de formation en Midi-Pyrénées en créant à proximité de nos studios une école du cinéma»

2 commentaires “Une délégation des studios Raleigh a passé six jours à Toulouse”

  1. Peut-être parce que l’ESAV n’est pas une école ayant acquis une crédibilité au cours des dernières années.
    Aucunes personnalités du monde l’audiovisuel ne s’est réclamé de l’ESAV, la preuve certains étudiants après leurs cursus en entame un autre à la FEMIS !

    C’est peut-être toute une idéologie et un système qu’il faut revoir…

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