Un bilan qui ne justifie pas la création du 2ème aéroport toulousain à Francazal
200 emplois directs dont 150 liés à l’aéronautique et l’occupation de 6 hangars sur 7
Le chiffre des emplois paraît exagéré et devrait être précisé par une énumération des entreprises installées et de leurs effectifs.
On constaterait que la plupart des emplois recensés sont ceux d’Atlantic Air Industrie, qui ne sont que des emplois relocalisés, supprimés à Saint Brieuc et Nantes.
Quoi qu’il en soit, malgré tous les moyens mis en œuvre – création d’une cellule de prospection et d’accompagnement des projets, les résultats obtenus au bout de deux ans ne permettent pas d’espérer atteindre l’objectif annoncé de 1690 emplois directs sur le site.
Du point de vue de l’emploi, le bilan est négatif.
3000 mouvements en 2012 dont 1700 attribués à l’armée
Là encore on souhaiterait disposer de chiffres plus précis et plus détaillés.
Toutefois, cette information permet de corriger le chiffre de 9000 mouvements avancé par le maire de Cugnaux. [Extrait du magazine municipal de janvier 2013]
Mais surtout on constate que le transfert de l’aviation d’affaires, dont Francazal devait devenir la plateforme, n’a pas commencé : les usagers de Toulouse-Blagnac sont majoritairement des clients d’Airbus et n’accepteront pas d’atterrir à Francazal.
Il s’avère donc que le projet d’aéroport dédié à l’aviation d’affaires n’a pas d’avenir.
Les résultats de la période d’expérimentation valident le pronostic du Collectif : le projet aéroportuaire, nocif pour l’environnement, n’est pas justifié économiquement. Sur un site de 400 hectares, il y a mieux à faire que l’aéronautique pour créer de l’emploi.
Des perspectives inquiétantes
Une piste qui s’allongera aussi sûrement que le nez de Pinocchio.
Au vu du « bilan » des deux premières années d’exploitation, comment ne pas s’interroger sur l’avenir réel de l’aéroport de Toulouse Francazal.
Depuis l’annonce de la décision de créer un 2ème aéroport à Francazal, le Collectif et d’autres observateurs ont exprimé des doutes sur la faisabilité du transfert de l’aviation d’affaires et sur le développement de celle-ci.
Tout naturellement, d’autres orientations ont été imaginées. Entre autres, le délestage de certains trafics de Toulouse-Blagnac, subordonné à l’allongement de la piste.
La pertinence de cette dernière hypothèse est confortée par le fait que les deux candidats à la concession de Francazal aurait fait part de leur intention d’allonger la piste de 200 mètres. [Voir l’information de La Dépêche du Midi]
Contrarié par cette information, le Préfet s’empresse de rappeler « que l’allongement de la piste ou le développement d’une activité de fret ne sont pas envisageables pour des raisons à la fois techniques et réglementaires ».
Impossible d’allonger la piste pour des raisons techniques ? Ce n’est pas ce que qui ressort d’une étude des cabinets Setec et Deloitte, commandée par la Direction Générale de l’Aviation Civile dans le cadre de la reconversion de Francazal : « Le site actuel permet d’envisager un allongement de la piste d’envol au sein du périmètre actuel de la base. » [Rapport intermédiaire – Octobre 2009]
Impossible d’allonger la piste pour des raisons réglementaires ? Dans le cadre réglementaire actuel, peut-être. Mais les réglements évoluent : les vols de nuits étaient interdits, ils sont autorisés ; l’envergure maximale des avions autorisés était de 36 mètres, elle passe à 52 mètres, le Plan d’exposition au bruit (PEB) de 2008 ne devait pas être réviser, il le sera, etc…
Un régime dérogatoire pour l’aéroport de Toulouse-Francazal ?
« La signature du contrat de concession [interviendra] à la mi-2013, après avis du Conseil d’Etat »
Cette mention anodine figurant dans le communiqué du Préfet n’augure rien de bon : en effet, une concession d’aérodrome accordée par décret en conseil d’État est une concession qui déroge au cahier des charges type. [Article R223-2 du Code de l’aviation civile]
Aéroport annexe-poubelle de Toulouse-Blagnac, tel est l’avenir de Toulouse-Francazal