Nos meilleurs vœux pour 2019

Moins de nuisances de l’aviation civile ou militaire et – pourquoi pas – un début d’interrogation sur l’utilité de maintenir un aéroport à Francazal.
C’est ce que nous avons suggéré au Chef de l’Etat à l’occasion de sa venue à Francazal.

Lettre ouverte au Président de la République

Monsieur le Président,

Selon les informations diffusées par la presse, vous avez décidé d’adresser vos vœux aux armées le 17 janvier depuis le site de Francazal.

Par la présente lettre, nous souhaitons appeler votre attention sur deux points qui motivent l’action de notre association depuis 10 ans : les nuisances de l’aéroport de Toulouse-Francazal et celles provoquées par l’activité de l’armée, liées notamment à des exercices de largage effectués sur le terrain militaire de Fonsorbes.

Mais avant d’aborder ces sujets, il nous semble utile de rappeler qu’en 2008, le gouvernement avait décidé de fermer la base aérienne 101, dans le cadre de la réorganisation de l’armée, et qu’il eût été logique que le site désaffecté, enclavé dans le tissu urbain de l’agglomération Toulousaine, fasse l’objet d’une reconversion radicale excluant toute activité aéroportuaire. Malheureusement, malgré nos protestations, il a été décidé de créer un aérodrome civil et militaire à Francazal, avec trois objectifs : développer l’aviation d’affaires, favoriser l’activité aéro-industrielle et maintenir l’usage de la piste au profit de l’armée.

Nous fondions nos objections sur le fait que l’aviation d’affaires n’avait aucun avenir à Francazal – ce qui s’est avéré depuis, que l’aéro-industrie pouvait se positionner sur d’autres sites de la région et que l’armée pouvait se réorganiser sans Francazal.

Après ce bref historique de la genèse de l’aéroport, il est possible de préciser les questions que nous souhaitons vous soumettre.

Les nuisances sonores et la pollution atmosphérique générées par l’aéroport sont actuellement relativement limitées du fait d’un trafic modéré, très éloigné des objectifs assignés à l’exploitant. Les riverains semblent s’accommoder de cette situation tout en redoutant qu’elle évolue dans le mauvais sens. Les autorités se félicitent probablement de la tolérance dont font preuve les riverains dans ce contexte. mais ne doivent pas ignorer que la colère éclaterait si le trafic venait à s’intensifier : on a pu le constater lors de manœuvres des armées française et étrangères en 2015, contre lesquelles de très nombreuses plaintes avaient été formulées, ce qui avait conduit le Préfet à intervenir.

En dehors des mouvements d’avions, il y a aussi les nuisances liées à l’activité de maintenance aéronautique. Les essais moteurs sont bruyants et émettent des gaz d’échappement directement dans l’atmosphère étant donné qu’ils ont lieu en plain air sur le tarmac. La montée en puissance des ateliers d’ATR, Air Painter et Tarmac Aérosave aurait dû inciter l’exploitant à faire édifier une aire de points fixes pour atténuer les nuisances.

Mais au-delà des aménagements de court terme, le Collectif Francazal vous demande d’envisager une autre destination pour le site de Francazal.

L’activité militaire est un autre sujet de préoccupation des riverains et concerne une zone beaucoup plus importante que le seul plan d’exposition au bruit.

Le 1er RTP réalise des entraînements sur la zone de largage de Fonsorbes, une commune située à quelques kilomètres à l’ouest de Francazal. Dans ce cadre, les avions effectuent des rotations répétées, à basse altitude sur les communes de Plaisance-du-Touch, La Salvetat-Saint-Gilles, Fontenilles et Fonsorbes. Ces vols incommodent la population et sont à l’origine de protestations dont le nombre va croissant. Le Collectif Francazal, qui considère que le territoire de l’agglomération toulousaine n’a plus vocation à endurer des exercices aériens, a évoqué la question sans grand succès en Commission Consultative de l’Environnement. Il s’apprête à engager une campagne d’envergure sur ce thème.

Le Collectif Francazal, qui n’a pas été entendu lorsqu’il s’opposait à la création d’une activité aéroportuaire à Francazal, assure aujourd’hui la défense des droits des riverains.

Il dénonce les nuisances et recueille les plaintes des habitants pour les transmettre à l’exploitant de l’aéroport.

Ce qui est frappant dans les réponses données à ces plaintes, c’est qu’elles se bornent à justifier les évènements incriminées du seul point de vue du respect de la réglementation ; elles ne témoignent d’aucune préoccupation de leur impact sur la population, qui conduirait à adapter les procédures pour atténuer les nuisances.

La même critique peut être adressée aux usagers de l’aéroport et notamment à l’armée. Lors d’une réunion de la Commission Consultative de l’Environnement, où nous avions demandé aux représentants de l’armée d’avoir le souci de la population et de rechercher des solutions pour limiter les nuisances, nous avions eu l’impression de ne pas être compris et, de fait, rien ne semble avoir changé.

Monsieur le Président, en marge des vœux que vous allez adresser aux armées, le Collectif Francazal émet le souhait que vous invitiez leurs chefs, dans un premier temps, à agir dans le respect des populations qu’ils ont pour mission de protéger puis, à trouver un autre terrain d’entraînement hors du milieu fortement urbanisé de la région toulousaine.

Vous remerciant à l’avance des réponses que vous voudrez bien nous donner, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre très haute considération.

11/01/2019

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