Entrevue à la Préfecture

Dans la perspective de la concession de l’aéroport de Toulouse-Francazal pour une durée de 45 ans et de la mise en vente de terrains situés au sud-ouest du site, le Collectif a souhaité rencontrer le Préfet de la Haute-Garonne pour recueillir des informations précises sur l’avenir de Francazal.

Le Collectif a été reçu le 21 août 2012 par Mme Souliman, Secrétaire Générale de la Préfecture et par M. De Cours, directeur par intérim du Service de Pilotage et de la Mutualisation Interministériels.

Compte rendu sommaire de cette réunion.

Etat des procédures en cours

M. De Cours a d’abord précisé le découpage en 3 parties de l’emprise de l’ex base aérienne :

  • Au nord de la piste, une partie affectée à l’armée (1er RTP) et à la gendarmerie,

  • Au centre, la zone aéroportuaire, comprenant, la piste, le tarmac et les hangars,

  • Au sud, une partie à céder en deux lots : l’ancienne base de vie au sud (25 ha) et l’emplacement de l’ancienne soute à munitions à l’ouest (13 ha)

Ensuite, il a indiqué que 3 appels d’offre ont été lancés en 2012 :

  1. concession de l’aéroport (18 mai 2012)  : 2 sociétés (dont le nom n’a pas été révélé) ont été présélectionnées et doivent donner une réponse pour le 12 novembre2012

  2. vente de Francazal Sud (25 ha) pour une activité économique à visée culturelle (sans hôtel ni logement)

  3. vente de Francazal Ouest (13 ha) pour une activité économique à visée industrielle, liée à l’aéronautique

Les ventes ont fait l’objet d’appels d’offres distincts le 30 juillet 2012, avec date limite le 30 novembre 2012

Décision d’attribution : fin décembre.

Bilan de l’expérimentation

Après avoir rappelé les objectifs de l’association, le Président du Collectif a demandé si le bilan de l’expérimentation avait été réalisé.

Le gestionnaire provisoire de l’aéroport, la SNC Lavalin, a produit un bilan de son exploitation en avril 2012 et l’a remis au Comité de Pilotage. Il serait conforme au cahier des charges.

A ce jour, tous les hangars sont loués. Les deux derniers l’ont été récemment, l’un par une société de peinture d’avions et l’autre pour la fabrication de dirigeables.

Il y a quelques 75 personnes employées sur le site de Francazal dont 60 chez Atlantic Air Industrie (AAI).
AAI recherche encore une vingtaine de personnel qualifié.

Il y aurait aussi 6 ou 7 petites sociétés qui emploient chacune une ou deux personnes.

Dans ces chiffres ne sont pas comptabilisés les emplois de la Météo, de la Défense et de la Gendarmerie.

De plus :

  • des cuves d’avitaillement ont été installées,

  • l’aéroport est ouvert 7 jours / 7,

  • le vol aux instruments est possible,

  • la balisage de nuit est homologué,

  • un local a été réhabilité pour en faire l’aérogare d’affaire, aux frais de Lavalin.

Le but est d’avoir, à Francazal, un contrôle aérien indépendant de Blagnac.

Au niveau du trafic aérien, il y a eu, en 2011, 1871 mouvements d’avion (Armée de l’air et Gendarmerie). Une montée en puissance est observée au cours du 1er semestre 2012, avec la sous-traitance industrielle. (Le trafic aurait doublé en janvier 2012 par rapport à  janvier 2011)

Dans le courant du 2ème semestre 2012, l’État va procéder à la dépollution pyrotechnique du tarmac, puis à la mise à niveau des réseaux pour les hangars.

Objectifs

Pour Mme Souliman, l’objectif du site de Francazal est d’arriver à 14 000 mouvements d’avion par an avec l’aviation d’affaires, la maintenance et la Défense.
Ce qui reviendrait, en un mot, à sortir la totalité de ces activités de Blagnac.

Puis faire venir :

  • le Centre d’Essais en Vol militaire actuellement à Blagnac, dans les 2 ans

  • l’état major de la 11 ème brigade parachutiste, actuellement à Balma

pour les installer (avec le chenil de la Gendarmerie) dans la partie affectée à l’Armée, sur laquelle il y a encore de la place inoccupée.

Le débat a porté sur les autres activités qui pourraient venir sur le site.
La réponse de Mme Souliman a été sans appel : « qui peut dire ce qui va se passer dans 15 ans ??? »

Rien pour rassurer les riverains !!!

D’autres informations

  • Dès que le SCOT aura été approuvé, le PLU sera mis à jour.

  • Les deux interlocuteurs ont dit ne pas être au courant de la venue des essais de l’A320 NEO, ni des essais de livraison, ni de l’accueil des aéronefs de code D (56 mètres d’envergure) !!

  • Le siège d’EADS sera localisé sur les terrains d’Airbus, pas sur le site de l’aviation d’affaires.

  • Plan d’Exposition au Bruit : il sera actualisé notamment pour tenir compte de la typologie des avions. Ce processus qualifié « à la marge » par la DGAC pourrait ne pas nécessiter d’enquête publique. Le Collectif vérifiera !!

  • La Commission Consultative Environnement se réunira en octobre – pas de date à ce jour.

  • A l’ouest des hangars, il y a la place pour créer 3 ou 4 hangars supplémentaires.

  • Le projet d’implantation d’un EPIDE (Etablissement Public d’Insertion de la Défense) est abandonné à ce jour. Il était prévu d’être implanté sur le terrain attenant à la base, près du rond point proche de Thales Alenia Space.

1 commentaire sur “Entrevue à la Préfecture”

  1. Suite à la fermeture de la base, et à sa transformation en aéroport civil avec annonce d’occupation future des hangars existants par des entreprises liées à l’aéronautique, ce qui devait induire selon les annonces des diverses autorités et élus locaux plus d’un millier d’emplois sur le site sans compter les emplois induits en externe.
    Nombreux sont les citoyens qui devant ces annonces de créations de milliers d’emplois ne se sont pas opposés par esprit citoyen à la transformation de la base aérienne en aéroport civil et à se résigner de subir les nuisances à venir d’un aéroport qui de plus est appelé à devenir la « poubelle » de l’aéroport de Blagnac afin que ce dernier puisse conserver son label environnemental.

    A la lecture du rapport qui précède et au constat du petit nombre d’emplois sur le site dont la majorité en délocalisation.
    Les citoyens qui s’étaient résignés a ne pas s’opposer à la transformation de Francazal en aéroport civil vont en plus des nuisances augmentant, ressentir une grande frustration et un sentiment d’avoir été trompés.
    Le Lobby aéronautique a su mettre le licou au élus locaux et autres autorités !!!!!

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