Le rejet brutal du projet de studios de cinéma provoque une énorme déception

Le projet de studios avait soulevé d’immenses espoirs qui s’effondrent aujourd’hui après la sentence sans appel de la Préfecture.
Dès le début, le Collectif Francazal avait demandé, via une pétition qui a recueilli près de 4500 signatures, que ce projet fasse l’objet d’une étude approfondie, assortie d’un moratoire sur le déploiement de la solution aéronautique.
Au bout du compte, le projet de studios est blackboulé tandis que la pérennisation de l’aéroport est prête, malgré l’échec patent de la phase d’expérimentation.

Une énorme déception pour la région

Quelques semaines après l’annonce des résultats de l’appel d’offre concernant Francazal Sud, la déception est toujours palpable au sein de la population.

Une déception à la mesure des espoirs qu’avait fait naître le projet de studios de cinéma :

  • la perspective de création de nombreux emplois,
  • la diversification de l’activité de la région, actuellement trop dépendante de l’aéronautique,
  • l’abandon du projet de deuxième aéroport toulousain en milieu urbain, dont la cohabitation avec des studios de cinéma se serait rapidement révélée intenable.

Le Collectif Francazal partage cette déception.

Quelques interrogations sur le sort du projet

Avec le recul, on peut s’interroger sur la rapidité avec laquelle les offres ont été rejetées. Sans mettre en question les arguments avancés par la préfecture pour justifier son rejet, on peut estimer que tout s’est passé comme si la décision était prête d’avance.

Habituellement, les commissions d’ouverture des plis se contentent de vérifier que les offres sont acceptables en la forme. Et ce n’est que dans un deuxième temps qu’on examine le fond, ce qui nécessite un délai de plusieurs jours.

Or le communiqué de la préfecture, publié quelques heures seulement après l’ouverture des plis, s’appuie sur une appréciation de la validité de l’offre. [communiqué du Préfet].

Ceci est troublant et pose la question suivante :

La réunion de la commission d’ouverture des plis n’aurait-t-elle été qu’une simple formalité pour entériner une décision préparée d’avance ?

En effet, si la couverture médiatique du projet de studio et l’intervention de quelques personnalités publiques ont permis l’accélération de la mise en vente du terrain de Francazal Sud – ce qui pouvait donner l’impression que le gouvernement souhaitait favoriser cette opération – il ne faut pas perdre de vue que, dès l’annonce du projet, en juin 2012, les réactions du Préfet [Communiqué de la Préfecture], du Président du Grand Toulouse [Le président du Grand Toulouse emboîte le pas du Préfet] et de bien d’autres ont été sans ambiguïté : cinéma peut-être, mais pas au détriment de l’aéroport.

Tous ceux qui avaient poussé à la création du deuxième aéroport toulousain sur le site de Francazal, ont tout de suite été alertés par le risque d’une incompatibilité de leur dessein avec celui des studios de cinéma, qui pourrait à terme mettre en péril le maintien de la piste : a-t-on jamais vu des studios de cinéma implantés à proximité d’un aéroport ?

Le feuilleton Hollywood sur Garonne : écran inespéré

Pendant un an et demi, le feuilleton des studios a mobilisé l’attention du public qui s’est par conséquent désintéressé de la question de l’aéroport. La condition posée en préalable par les autorités – ne pas contrarier le développement de l’aéroport – a été perdue de vue, masquée par le scénario à rebondissements.

L’opinion publique a été persuadée que les deux projets, cinéma et aéroport, étaient en concurrence. Nul ne doutait que les studios triompheraient. Rien n’a été fait pour dissiper cette confusion. Au contraire, les actes conduisant à la pérennisation de l’aéroport ont été pris dans la plus grande discrétion. Aucune publicité pour révéler le nom des postulants à la concession de 45 ans.

Le réveil de l’opinion, au moment où sera publié le choix du futur concessionnaire, risque d’être brutal : le rêve des studios sera balayé par l’annonce de la création du deuxième aéroport sur le site de Francazal.

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